Working Girl
Le 20 mars 2013
Une comédie pleine d’énergie mais très schématique, qui séduira uniquement les inconditionnels du genre
- Réalisateur : Roger Michell
- Acteurs : Harrison Ford, Diane Keaton, Patrick Wilson, Jeff Goldblum, Rachel McAdams
- Genre : Comédie, Romance
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Paramount Pictures France
- Durée : 1h47mn
- Box-office : 230 374 entrées France
- Date de sortie : 6 avril 2011
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Résumé : Bien qu’elle soit jeune, jolie, dynamique et ambitieuse, Becky Fuller est en pleine traversée du désert professionnelle et sentimentale. Aussi, lorsqu’on propose à cette productrice de télévision de reprendre "Daybreak", la matinale la moins regardée du pays, elle accepte le défi sans hésiter. Pour booster l’audience, elle décide d’engager Mike Pomeroy, le journaliste de légende de la chaîne...
Critique : Coup de foudre à Notting Hill avait le charme de ces comédies sans prétention qui parviennent, grâce à une alchimie parfaite et une remarquable économie de moyens, à se hisser au rang de modèles du genre. Changement d’époque, changement de registre : la working girl incarnée par Rachel McAdams dans Morning Glory n’a plus rien à voir avec le petit minois d’Anna Scott / Julia Roberts et sa décision d’échapper aux projecteurs pour privilégier sa vie sentimentale. Ici, au contraire, tout concourt délibérément à l’éclat. La musique omniprésente, la vitesse de défilement des images, l’efficacité retentissante des dialogues, tout évoque avec tapage le style télévisuel. La thématique du travail et de ses aléas, devenue centrale (alors qu’elle constituait dans Notting Hill un arrière-plan dramatique) s’est presque entièrement substituée aux rapports amoureux, d’ailleurs traités allusivement, sans conflit direct entre Becky et Adam, incarné par un Patrick Wilson un peu faible.
Ce changement de registre, qui va de pair avec les mutations économiques et sociales de notre monde, insuffle au film un rythme et une énergie appréciables. Après un démarrage un peu hésitant, Morning Glory déploie tout l’éventail de ses potentialités comiques à travers une peinture acerbe et caricaturale du milieu de la télé, où chacun y va de ses petites exigences. Harrison Ford ne surprend pas dans ce rôle de présentateur sur le déclin, mais sa performance est largement compensée par celle de Diane Keaton, qui déploie ici toute son énergie (mimiques grotesques, numéro de danse en tutu, combat de sumo, etc.). Quant à celle de Rachel McAdams, elle suit la même courbe ascendante que Becky, le personnage qu’elle incarne : d’abord décevante dans ce rôle de fille paumée à la recherche d’un job, elle parvient à nous faire croire rapidement à son ascension et sa réussite.
C’est en bonne part à elle que Morning Glory doit son énergie. Le film parvient même à distiller, dans ses meilleurs moments, un humour très efficace. Mais Roger Michell et sa scénariste ont eu la mauvaise idée de greffer à cette recette une tentative de réflexion sur la place des médias dans notre monde. En prétendant résoudre le conflit qui opposerait les tenants de l’information (dont Mike Pomeroy / Harrison Ford) à ceux du divertissement, l’intrigue finit par se noyer dans une apologie fumeuse du scoop et de l’information "grand spectacle", perdant ainsi toute la lucidité critique qu’il prétendait déployer jusqu’alors, comme dans la triste scène d’arrestation du gouverneur. A quoi bon railler les petits caprices des uns et des autres, si c’est pour donner raison à la logique de la désinformation et de l’audimat ? Notting Hill s’était montré plus subtil dans son évocation du star-system. Bref, la satire audacieuse sur le monde de la télévision est bien loin.
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