Homo Sapiens
Le 11 avril 2019
Toujours très drôle, moins inventif, moins poétique que les précédentes productions du studio Laïka, Monsieur Link est un excellent divertissement, où quelques trouvailles font mouche.


- Réalisateur : Chris Butler
- Acteurs : Thierry Lhermitte, Éric Judor
- Genre : Animation
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Metropolitan FilmExport
- Durée : 1h35mn
- Titre original : Missing Link
- Date de sortie : 17 avril 2019

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Résumé : Monsieur Link est une créature surprenante, étonnamment intelligente et surtout incroyablement attachante. Dernier vestige de l’évolution humaine et unique représentant de son espèce, Monsieur Link se sent seul... Pour l’aider à retrouver ses parents éloignés, il approche l’explorateur Sir Lionel Frost, le plus grand spécialiste des mystères et des mythes. Accompagnés par l’aventurière Adelina Fortnight qui possède l’unique carte qui leur permettra d’atteindre leur destination secrète, ils se lancent dans une odyssée à travers le monde.
Notre avis : Les Britanniques ne sont pas les seuls à maîtriser l’art de l’animation en volume. En témoignent les chefs-d’œuvre du studio américain Laïka : Coraline, Les Boxtrolls, Kuboet l’armure magique… des films inspirés et inventifs. Inventivité qui était là, à chaque nouveau film, et qui manque pourtant à leur dernière création, Monsieur Link : l’histoire est celle de Lionel Frost, un excentrique aventurier en quête de gloire et de reconnaissance, qui décide, pour entrer dans le cercle très fermés des plus grands explorateurs britanniques, de partir à la recherche d’un ancêtre de l’homme, mi-homme mi-singe. Mais le conservateur Lord Piggot-Dunceby est bien décidé à ne pas le laisser faire.
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Une intrigue somme toute convenue, à la morale toute faite : le narcissique Lionel Frost va apprendre l’altruisme auprès de son nouvel ami poilu Monsieur Link tandis que ce dernier, qui rêve de retrouver ses semblables dans les confins de l’Himalaya, va tenter de se fondre dans le monde des humains, au point de se voir répudié par ses parents éloignés, incarnant pendant une heure trente-cinq la figure du droit à la différence. Pas très innovant tout ça.
La théorie du film n’est pas le point fort du scénario, mais celui-ci comporte tout de même quelques séquences efficaces. Les équipes de Laïka nous ont prouvé qu’elles étaient douées dans la réalisation de scènes d’action : voir la superbe scène sur un bateau en pleine tempête, digne d’un film de cape et épée sur l’eau.
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Si les méchants sont sans réel complexité, Monsieur Link fait la part belle aux personnages féminins, particulièrement celui d’Adelina, une jeune espagnole « badass » à la répartie géniale qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, et surtout pas par Lionel Frost. Sans oublier celui de la grand-mère tibétaine au poulet sur la tête et de la grande reine aux longs poils de yéti (cherchez pas, vous comprendrez en voyant le film).
Enfin, comme dans tous les bons films d’animation en volume, l’humour très british, fait de gags visuels, d’objets tombant sur la tête des gens, de situations cocasses, parfois absurdes où les personnages se parlent sans se comprendre, est absolument délicieux.
Le long-métrage reste techniquement réussi. Les mouvements des marionnettes sur l’océan, sous la pluie, sont tout à fait remarquables. Aucune raison, donc, de bouder son plaisir.
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