Salvateur
Le 17 août 2007
Andrés Wood fait resurgir le souvenir dans un film indispensable où apprentissage et constat social se mêlent subtilement.
- Réalisateur : Andrés Wood
- Acteurs : Matias Quer, Federico Luppi, Manuela Martelli
- Genre : Drame
- Nationalité : Chilien
- Distributeur : Océan Films
- Festival : Festival de Cannes 2004
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– Durée : 2h
– Titre original : Machuca
Andrés Wood fait resurgir le souvenir dans un film indispensable où apprentissage et constat social se mêlent subtilement.
L’argument : 1973. Le principal d’un collège huppé de Santiago décide d’ouvrir l’établissement à quelques enfants des bidonvilles proches. Enseigner le respect, la tolérance, par la connaissance de l’autre. Dans les prémices du coup d’état qui renversera Salvador Allende, Gonzalo, 11 ans, découvre la vie et l’injustice par l’amitié qui va l’attacher à Pedro Machuca.
Notre avis : Entre deux mondes, Gonzalo observe, et transgresse. D’un côté, une maman élégantissime qui le fait attendre dans le salon de l’amant pendant ses cinq à sept, de l’autre, la débrouille du monde des bidonvilles, marché noir, vente à la sauvette. Gonzalo se grise de cette vie grouillante sans en connaître bien les règles. Machuca, lui, sait bien que les choses sont inscrites une fois pour toutes, et que, comme le lui dit son père, lui "nettoiera toujours les chiottes". Machuca n’a besoin de personne pour savoir ce qu’est le pouvoir de l’argent, le mépris des riches, car il le vit à chaque instant. Gonzalo entre par effraction dans un univers qu’il n’aurait jamais dû connaître et se laisse aller à croire que la magie d’une amitié peut changer les choses.
Mais à mesure que s’approche l’issue fatale, l’insouciance de cette histoire d’amitié cède la place à toute l’horreur du tableau politique. La haine des "nationalistes" toute centrée sur le personnage du petit ami de la sœur de Gonzalo, la ferveur et l’espoir du peuple qui manifeste un soutien désespéré à Allende, tout au bonheur d’essayer d’y croire encore.
Les images du putch, bouleversantes, fixent la rupture et l’incompréhension. Gonzalo, face à la mort, y revendique son origine sociale pour sauver sa peau et lit dans le regard de Machuca la fin de ses illusions.
Andrés Wood montre enfin comment explose la barbarie quand le pouvoir est au bout du fusil, et lorsqu’il n’y a plus rien à faire, reste toujours le choix d’être fidèle à soi-même.
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