La toile de l’araignée - Andrés Wood - critique

Critique : Le sujet du film est particulièrement intéressant : en effet, la vie de militants d’extrême droite au Chili dans les années 1970 est rarement évoquée au cinéma. L’écueil, c’est que le récit alterne les époques à quarante ans d’écart, avec un foisonnement d’événements et de situations qui finissent par un peu perdre le spectateur. La comparaison entre les deux époques profite largement à la première où l’on découvre trois amis, des jeunes déterminés d’une violence incroyable, justifiée selon eux par leur refus de laisser le pouvoir à la gauche décadente et permissive. De plus, le déroulement laisse clairement entendre une bienveillance, pour ne pas dire une complicité de la CIA.

Gerardo, qui va être arrêté après sa froide exécution, sera reconnu par Inès, son ancienne amie militante, devenue une avocate et une femme d’affaires en vue. Craignant d’être inquiétée, elle va tout tenter et le faire passer pour un irresponsable, d’autant qu’elle ne peut pas s’appuyer sur son mari, l’autre membre de l’ancien trio, avocat lui aussi, mais devenu alcoolique et totalement ingérable.

La mise en scène, distante jusqu’à en être glaçante, montre un pays qui n’a toujours pas réglé ses comptes avec son propre passé. Le film est historiquement intéressant, mais compliqué et confus, surtout pour qui connaît mal les événements politiques contemporains du Chili.