Mise à l’épreuve - la critique du film

Privilégiant la banalité et l’empilement des situations clichées à l’irrévérence et l’originalité, ce film n’est assurément pas la comédie de l’année.

L’argument : Ben, agent de sécurité dans un lycée, tente en vain de prouver qu’il est plus qu’un geek baratineur à James, grand frère protecteur de sa petite amie et flic aux méthodes musclées. Quand Ben est enfin accepté à l’Académie de l’APD (Atlanta Police Department), il demande la bénédiction de James pour épouser Angela, pensant avoir enfin gagné son respect. Sceptique, James le met à l’épreuve pour lui apprendre le métier et voir s’il est digne ou non d’épouser sa soeur. Durant 24 heures il devra patrouiller avec lui dans les rues d’Atlanta. Mais ce qui devait être une patrouille ordinaire se transforme en véritable poursuite contre le crime. James constatera alors que la répartie de Ben est aussi dangereuse et rapide que ses propres balles.

© Universal Pictures Germany

Notre avis : Au début de l’année 2014, cette comédie a créé la surprise outre-Atlantique avec 49 millions de dollars de recettes pour son premier week-end d’exploitation. Le film est resté trois semaines consécutives en tête du box office. À ce jour, il cumule environ 134 millions de billets verts sur le sol américain.
Ce succès inattendu attise notre curiosité. Quel est donc le secret de ce produit de divertissement ? Qu’a-t-il de plus que les autres comédies ? Pour être honnête, même après la projection on cherche encore la réponse ...

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L’engouement des États-Unis autour du film est inexplicable tant le long métrage de Tim Story (Les quatre fantastiques) nage dans le conventionnel. Il semble qu’il ait surtout profité d’une absence de rude concurrence sur sa période d’exploitation pour tirer son épingle du jeu et non sur une quelconque originalité. En effet, on nous ressert le couvert avec un duo de flics forcé de faire équipe et de s’entendre. Ice Cube et Kevin Hart ont la tête de l’emploi et s’applique à coller à leurs personnages stéréotypés des dialogues rarement truculents. Habitué des comédies loquaces, Kevin Hart en fait évidemment des tonnes dans le fameux rôle du ‘’boulet qui a bon cœur et s’avère être plus doué que prévu’’. Il sautille dans tous les sens à l’écran et s’égosille au point de devenir réellement insupportable pour le spectateur. Une remarque subjective, l’humoriste a aussi ses fans, il est vrai.
Dans le même genre de comédies policières, on préfère voir deux loosers au sein d’une même équipe pour doubler le plaisir, comme dans Very Bad Cops ou 21 Jump Street (d’ailleurs Ice Cube y tient un rôle de capitaine de police délicieusement fou furieux).

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D’un profond classicisme au niveau du récit, Mise à l’épreuve assure le service minimum côté mise en scène. À l’image du scénario, tout semble réglé sur pilotage automatique, sans aucun caractère propre. La bande son, constituée uniquement des musiques tendances du moment, n’est pas désagréable mais constitue un nouvel exemple édifiant du calibrage de ce film-produit.
La dernière partie du long métrage est plus savoureuse et sauve in extremis les meubles de l’ennui. Auparavant fugaces, les francs sourires apparaissent enfin plus distinctement sur nos visages. Il était temps car l’on commençait à s’inquiéter.
Néanmoins, privilégiant la banalité et l’empilement des situations clichées ou déjà vues à l’irrévérence et l’originalité, ce film n’est assurément pas la comédie de l’année. Il saura satisfaire les spectateurs friands de comédies US. Les autres seront grandement déçus. D’ailleurs feront-ils le déplacement ? On en doute.