Fargo, frigo
Le 21 décembre 2005
Un simplet, des benêts, des pieds nickelés, et une comédie grise comme la neige salie, ni drôle ni franchement poétique, mais pas franchement ratée pour autant.
- Réalisateur : Allan Mindel
- Acteurs : Troy Garity, Alison Folland, Randy Quaid
- Genre : Drame
- Nationalité : Américain
- Festival : Festival de Cannes 2003
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– Durée : 1h35mn
– Le site du film
Un simplet, des benêts, des pieds nickelés, et une comédie grise comme la neige salie, ni drôle ni franchement poétique, mais pas franchement ratée pour autant.
L’argument : Albert, simple d’esprit hyper materné et à la limite de l’autisme, est un pêcheur sur glace hors normes. Il comprend les poissons. D’où gros pactole à force de concours. À la mort de sa mère, écrasée par un chauffard, il se retrouve seul chez lui. Apparaissent alors une nouvelle amie, puis un père revenu de nulle part, et chacun de lorgner sur les dollars...
Notre avis : Une ville qui ressemble à un bled paumé (Milwaukee, Wisconsin, et non pas Minnesota, mais à vous de comprendre l’erreur du titre), des tonnes de neige, des péquenots et des paumés à la pelle, bienvenue dans le décor idyllique du film indépendant américain, fils des frères Cohen et de Sundance. Ici, au rayon originaux, un simple d’esprit génial descendant de Rain Man, craintif, malmené par sa mère, mais surdoué, car capable de communiquer avec les poissons. À la mort de sa marâtre, la chasse au prodige s’ouvre, et font leur entrée une fausse journaliste du Time et son frère complètement hypocondriaque, puis un VRP ringard se déclarant être le géniteur longtemps mis à l’écart de son p’tit gars à lui. Ajoutez un vieux zigue usé, le seul qui semble porter un regard désintéressé sur Albert, et le jeu de massacre peut commencer.
Car Milwaukee, Minnesota, n’est pas un film tendre, quand bien même son héros est un enfant dans un corps d’homme. C’est à celui qui sera le plus cupide, et nul n’est blanc dans cette histoire où l’innocence même se fait renifler de la tête au pied par les chacals. Le tout ne tiendrait pas la route si ces chacals-là n’étaient pas si humains, et si Allan Mindel ne prenait pas le temps de leur construire une vie, un visage, des doutes, (presque) des regrets. Aussi, si l’intrigue demeure assez terre-à-terre et les rebondissements assez simples, les relations qui s’instaurent entre les personnages maintiennent l’attention, en particulier "l’amitié" qui unit Albert et Tuey, jeune femme intéressée mais pas si mauvaise. Reste qu’Albert lui-même agace. Les rôles de simplets sont au sommet de la pyramide des risques cinématographiques. Ses monologues et sa quasi-transparence ne le font pas sortir de la moyenne. Troy Garity (fils de Jane Fonda) n’est pas mauvais, mais son rôle ne parvient jamais à le porter.
Néanmoins, Allan Mindel trouve quelques finesses et assez de cruauté pour sauver son premier long métrage. Malheureusement assez moralisateur, Milwaukee, Minnesota sort du brouillard par la quasi seule touche originale de la pêche miraculeuse, son sens très "indépendant" de la mise en scène et quelques beaux plans, comme la scène finale, fondu au blanc assez réussi.
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