Le 3 avril 2014
Un petit film horrifique typique des années 80 comportant quelques fulgurances gore particulièrement bienvenues !
- Réalisateur : Eric Weston
- Acteurs : R.G. Armstrong, Clint Howard, Joseph Cortese
- Genre : Épouvante-horreur
- Distributeur : Zylo
- Durée : 1h35
- Titre original : Evil Speak
Un petit film horrifique typique des années 80 comportant quelques fulgurances gore particulièrement bienvenues !
L’argument : Stanley, en but aux agaceries de ses camarades, cadets d’une école militaire, est puni pour mauvaise tenue. Il est condamne a nettoyer la chapelle de l’établissement. Il y découvre des ouvrages sataniques...
Notre avis : Petit classique des vidéo-clubs, Messe noire (1981) constitue le premier film de Eric Weston. Ce film d’horreur peut être vu comme une transposition masculine de Carrie, héroïne du célèbre film de Brian de Palma (1976). En effet, on suit le personnage de Stanley Coopersmith, un orphelin qui a intégré une école militaire. Manque de bol pour lui, sa maladresse dans les matières sportives, et notamment dans le sacro-saint football, conduisent ses camarades à en faire leur souffre-douleur. Il est donc régulièrement moqué avec le sobriquet de Cooper-bite et ses petits copains ne cessent de le brimer. Pour ne rien arranger, la direction le réprimande en lui faisant nettoyer les caves de l’école. C’est durant l’une de ces punitions qu’il découvre un vieux grimoire. Sa vengeance est alors en marche...
Messe noire mélange de façon curieuse deux éléments a priori antinomiques : il y a d’un côté des rites païens (Stanley va réveiller l’esprit d’un ancien prêtre défroqué) et de l’autre l’utilisation de micro-ordinateurs.
Stanley effectue ainsi une messe noire avec des objets anciens pour invoquer les forces du mal. Jusque-là, on est dans du classique. Sauf que pour correspondre avec le démon, il se sert d’un vieil ordinateur dont le fond d’écran est verdâtre. On voit bien qu’en cette année 1981 on en est à la préhistoire des ordinateurs et cette vieille machine fait franchement datée ! Tout cela donne un côté bien kitsch à Messe noire. Mais cela est plutôt amusant.
Sans vouloir trop extrapoler, on peut penser que les nouvelles technologies, alors à l’état embryonnaire, étaient perçues à ce moment comme le Mal, puisqu’elles constituaient un changement majeur dans notre société.
La critique de cette série B ne s’arrête pas là. Messe noire s’attaque de façon on ne peut plus claire à une école militaire qui favorise les “fils à papa” et qui se révèle extrêmement bornée dans ses principes avec une philosophie à la “marche ou crève”.
Dans ces conditions, on comprend mieux la difficulté de Stanley à s’intégrer. Et sa rancœur ne cesse de grandir. Comme Carrie, il va profiter de pouvoirs diaboliques qui lui seront octroyés pour se venger de ses pairs. Quelques séquences dans le film sont de ce point de vue remarquables. On songe ainsi à la mort de la secrétaire de direction qui est dévorée dans sa baignoire par des cochons dans une séquence complètement irréaliste mais totalement jouissive pour tout amateur de gore qui se respecte.
Mais le meilleur exemple en matière d’horreur est sans conteste la fin anthologique du film avec des mises à mort sans concession (crâne explosé, décapitations, personnes brûlées) qui relèvent le niveau de Messe noire.
Le spectateur masculin avisé pourra également agréablement se rincer l’œil avec une belle petite scène érotique purement gratuite. Pour ne pas faire dans l’originalité, on a droit à une scène de douche qui met à l’honneur le très beau visage et les autres formes ô combien avantageuses de l’actrice interprétant la secrétaire de direction. Le côté gentiment coquin du film est aussi présent avec l’élection au sein de l’école militaire d’une Miss artillerie lourde. On aurait voulu l’inventer, on aurait pas pu faire mieux !
Messe noire est donc un film plaisant à regarder tant pour son aspect gore que comique. Pour autant, il n’est pas réussi sur tous les plans. L’acteur principal, Clint Howard, le frère de Ron Howard, manque cruellement de charisme et on n’arrive pas, comme pour Carrie White, à éprouver de la compassion à son égard. Mais le principal défaut du film est son manque de rythme. Jusqu’à la remarquable séquence finale, la deuxième partie de ce long métrage est tout de même bien mollassonne et il ne se passe pas grand chose, ce qui est fort dommage pour un film dit d’horreur.
Au final, Messe noire n’a pas forcément bien vieilli, comme le prouve le visuel de l’ordinateur qui peut aujourd’hui prêter à sourire. Cependant, il constitue une petite production horrifique typique des années 80 avec quelques délires gore bien décomplexés. Son côté authentique le rend plus sympathique et sincère que la plupart des productions horrifiques actuelles qui cherchent avant tout à choquer le spectateur à coup de “torture porn”.
Les suppléments :
0
Aucun bonus.
L’image :
Si l’image demeure regardable, elle comporte plusieurs imperfections, notamment un manque de netteté et une pellicule qui paraît parfois un peu fatiguée. In fine, cela place le spectateur dans des conditions de visionnage à peine supérieures à celle d’une VHS des années 80.
Le son :
Le son en Dolby Digital 2.0 est dans l’ensemble acceptable, même s’il manque de marque et paraît un peu étouffé. Le film est proposé en version originale sous-titrée français ou dans un doublage français qui nous rappelle les souvenirs de la VHS de Messe noire.
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Frédéric Mignard 4 avril 2014
Messe noire (Evilspeak) - la critique du film + le test DVD
Série B des années 80 dont la réputation a toujours été gonflée. Personne n’en a voulu en salle en France entre 1981 et 84. Sa sortie VHS était largement suffisante.
Le DVD ne me fait pas changer d’avis. Hélas.
pateris 28 août 2014
Messe noire (Evilspeak) - la critique du film + le test DVD
Fidèle du site, je me permets de rétablir la vérité : le film est bien sorti en salles en son temps. Je l’ai vu là où j’habitais (Lille), alors juste à l’âge de pouvoir rentrer, plus revu au fameux Brady (où le fameux final réussissait à rétablir le silence !). Il ne s’agit donc pas d’un direct-vidéo !