Cauchemars d’Asie
Le 15 mai 2004
Une œuvre enivrante, cruelle, douloureuse et belle.
- Réalisateurs : Kim Tae-yong - Min Kyu-dong
- Genre : Épouvante-horreur
- Editeur vidéo : TF1 Vidéo

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C’est à la fois une histoire d’amour homosexuelle et une ghost story : une jeune adolescente détestée par les autres parce que différente se suicide et vient hanter les couloirs de son ancien lycée. Le cinéma coréen, on le sait, nous fournit chaque année de grands films (Fantasmes, L’île, Old boy, Memories of murder...). Memento mori est quant à lui une petite perle rare. Si la première partie est d’une légèreté confondante, proche même du teenage-movie, la seconde, qui commence à partir du suicide, négocie un virage radical et zoome vers le fantastique le plus subtil et quelques effets gore non négligeables (une tête de lycéenne dans un casier). En sus d’une dénonciation évidente du système scolaire sud-coréen (humiliations diverses et punitions insupportables), Memento mori traite de l’homosexualité à l’adolescence. Ce n’est pas seulement un film d’épouvante qui glace l’échine ; c’est aussi un film complexe qui étudie et analyse les comportements pour au final aboutir à quelque chose de singulièrement dense. On pense beaucoup à Virgin suicides, auquel le film peut faire référence dans sa forme faussement frivole de journal intime. Mais en sortant de la projection, on ne pense plus qu’à cette œuvre enivrante, cruelle, douloureuse et belle. Comme l’adolescence.