Le 3 septembre 2020
- Scénariste : Rachele Aragno>
- Dessinateur : Rachele Aragno
- Genre : Fantastique, Conte
- Editeur : Dargaud
- Famille : Littérature jeunesse
- Date de sortie : 21 août 2020
La petite Melvina a une mission : elle doit sauver les habitants d’ Aldiqua des griffes du méchant Malcapé - qui leur a promis quand ils étaient enfants - d’atteindre l’âge adulte rapidement.
Résumé : Melvina est une petite fille rousse, coupe au carré et grandes lunettes rondes. Un jour elle surprend une conversation de ses parents : ils parlent de déménagement, et l’enfant ne peut s’empêcher de se dire que personne ne l’écoute jamais, car elle, aimerait rester dans sa maison. Soudain, son chat Otavio saute par la fenêtre, et s’éloigne un peu trop. En voulant le rattraper, Melvina rencontre ses voisins : un vieux sage buvant le thé avec trois animaux habillés comme des humains : un renard, un hibou, une souris ... qui lui annoncent qu’elle est “l’élue”. Elle part alors accompagnée de ses nouveaux amis à la recherche du royaume d’Aldiqua, où règne le sévère Malcapé, qui y a volé la jeunesse de ses habitants. Au fil des rencontres, Melvina gagnera en maturité, malgré elle, aidée par divers protagonistes tous aussi fantasques les uns que les autres, parfois dupée aussi ... mais toujours prête pour l’aventure et à rendre service aux autres.
Melvina vit à peu près tranquillement avec ses parents, jusqu’au jour où elle apprend que ses parents souhaitent déménager. La famille habite sous les toits et on devine une ville aux façades bruxelloises.
Melvina dans sa chambre les écoute discuter de son avenir, le portrait de ses grands-parents décédés sur la table de nuit, et avec en tête, une phrase de ces derniers : “Pense par toi-même, suis ta propre route”...
Son chat ayant la sournoise idée de s’aventurer sur le toit pendant que la petite reste pensive, elle tente de le rattraper. Mais elle glisse, sauvée in extremis par un vieux sage à l’étage du dessous...
L’aventure de la petite fille débute ici, dans un monde qu’elle ne connaît pas, à la poursuite du méchant Malcapé, souverain d’Aldiqua.
Le cocktail parfait pour que l’aventure commence !
Rachele, parlez-nous un peu de votre enfance, des livres que vous lisiez, de votre univers, votre éducation, vos parents ?
J’ai eu une enfance très heureuse et privilégiée avec des parents et grands-parents aimants, qui prenaient bien soin de moi. Ils ont su nourrir mon imagination grâce à la culture et les jeux qu’ils partageaient avec moi depuis toute petite. Nous riions aussi beaucoup autour des histoires qu’ils racontaient.
Ma grand-mère était institutrice et j’ai commencé à écrire dès l’âge de trois ans, grâce à une méthode très innovatrice pour l’époque.
Cela m’a beaucoup aidé pour satisfaire mon désir de pouvoir lire rapidement les livres que convoitais dans les vitrines des librairies.
Bien évidemment, je dessinais déjà beaucoup à cette époque. Je passais des heures assise sur le sol à colorier des feuilles entières, à découper des monstres et autres créatures. C’était mon coin à moi, un endroit magique où je pouvais me réfugier à n’importe quel moment.
Une fois que j’ai eu maîtrisé la lecture, alors je me suis mise à lire énormément, que ce soit des BD ou de grands classiques pour les enfants.
Roald Dahl est mon auteur favori, mais il y a aussi Andersen, Verne, Carroll, Tolkien, Stevenson, Lewi, Ende... que j’affectionne énormément.
Rachele Aragno / Dargaud
Pourquoi et comment avez-vous décidé de devenir auteure ?
Quand j’étais enfant, je savais déjà que je voulais être dessinatrice.
Et le jour où j’ai pu aller au festival de bande dessinée de Lucques (Italie), c’est là que j’ai eu la confirmation définitive que c’était ma voie !
J’aimais beaucoup inventer des histoires, alors pourquoi ne pas combiner l’écriture avec cette autre passion qu’était le dessin ?
J’ai donc commencé à lire toute sorte de comics pour savoir quelle technique me plairait le plus. J’ai lu toutes sortes d’auteurs, des ouvrages sur leur façon de dessiner, le langage spécifique des comics : j’ai lu tout ce que j’ai pu pour connaître un maximum de choses sur ce domaine.
En grandissant, j’ai continué mes recherches et mes goûts en la matière se sont affinés. Certains auteurs m’inspiraient, mais j’ai réalisé que le meilleur moyen d’en faire mon métier, c’était d’intégrer une école spéciale.
Alors, je me suis inscrite à l’École Internationale de BD de Rome. Ça a été une expérience fabuleuse et après avoir été diplômée j’ai commencé à travailler... non sans peine...
Intégrer un gros groupe de publication n’a pas été chose facile, mais je n’ai rien lâché et j’ai finalement obtenu un rendez-vous chez Bao Publishing. Ils m’ont immédiatement fait un contrat ! Je n’arrivais pas à y croire, c’était comme si je marchais sur la Lune !
Pensez-vous que les romans graphiques pour enfants peuvent parfois être poussiéreux, désuets et manquent de modernité ?
Je pense que le livre idéal, c’est celui qui mêle passé et futur.
Il y a des auteurs qui ont écrit des histoires il y a plus de cinquante ans qui restent pourtant modernes, et d’autres qui ne sont plus d’actualités, mais qui nous donnent quand même quelques leçons sur la vie.
Je pense que la chose la plus importante quand vous écrivez un livre, c’est de penser qu’il faut qu’il soit accessible à tous, et bien évidemment aux enfants de l’époque. Ce sera en prime un témoignage pour les générations futures !
La seule chose qui devrait changer selon moi - et qui est en train d’arriver en ce moment - c’est que l’on devrait plus parler des révolutions de notre monde moderne, donner plus de visibilité aux jeunes auteurs qui ont des choses à raconter sur leur propre vécu.
Rachele Aragno / Dargaud
Qui vous a inspiré le personnage de Melvina ? A quel(s) âge(s) recommanderiez-vous la lecture de votre livre ?
Melvina est mon alter ego.
Mon grand-père est décédé quand j’étais enfant. Je m’étais donc créé une amie imaginaire à qui je pouvais parler, un monde dans lequel je pouvais trouver refuge et ou je pouvais oublier ma peine. Je dessinais cette amie ainsi que des lieux imaginaires où nous pouvions aller. Elle m’a beaucoup aidée vous savez !
Je pense que Melvina peut être lue par tout le monde, par les enfants qui veulent s’amuser avec elle, rire de ses mésaventures et éprouver son tempérament étrange...
Les adultes aussi peuvent lire Melvina. Ils découvriront, bien sûr, plus de nuances dans l’histoire de ma protagoniste et se rappelleront eux aussi qu’ils voulaient grandir à tout prix et rapidement quand ils étaient enfants.
Combien de temps avez-vous travaillé sur cette bande dessinée
Cela m’a pris deux ans pour faire ce livre. J’ai d’abord écrit le scénario, puis j’ai dessiné les planches au crayon, puis à la plume... ce qui demande beaucoup de temps de séchage.
Puis j’ai ajouté les couleurs à l’aquarelle. C’est un procédé assez long, mais amusant et fort satisfaisant au final.
Vous travaillez donc au crayon, à la plume … Quelle est votre technique de dessin préférée ?
Oui, je travaille presque toujours au crayon, à la brosse, à la plume et à l’encre. J’aime l’odeur et le bruit produits par les objets traditionnels et maintenant ils font partie intégrante de moi, je me sens très à l’aise dans leur manipulation.
Je me suis mise au numérique il y a quelques mois et je suis vraiment tombée amoureuse de cette technique : il y a tellement de possibilité et d’outils ! Je travaille désormais par petites touches avec des outils numériques et je prends de plus en plus confiance en moi !
Qui sont vos auteurs préférés ?
Mes auteurs préférés sont nombreux ! Pedrosa, La Febre, Wendling, Mignola, Moebius, Eisner, Goodrich, Loftis, DiTerlizzi, Arenas, Sandoval... et plein d’autres ! Mes artistes préférés sont des illustrateurs ou des dessinateurs, mais j’aime aussi beaucoup les peintres “du passé” qui maîtrisaient parfaitement les lumières, les ombres et les drapés. Ce sont de bonnes références pour moi.
Quels sont vos futurs projets ?
Je travaille sur de trois nouveaux ouvrages pour Bao Publishing, des romans graphiques, et j’ai aussi un autre livre en cours, mais toujours au stade embryonnaire...
Rachele Aragno / Dargaud
* Critique
A mi-chemin entre Harry Potter, Alice au pays des merveilles et avec un zeste de famille Adams, Rachele Aragno nous plonge dans un univers de doux-dingues avec son premier roman graphique Melvina, une belle découverte graphique.
Et on est bien heureux de savoir que l’héroïne est une petite fille et qu’elle est l’élue.
Elle prend d’ailleurs son rôle très à cœur pour aider les personnages du roman et leur permettre de retrouver leur jeunesse.
Mais Melvina, elle-même soumise à l’envie de grandir "vite fait, bien fait", saura-t-elle résister au souverain d’Aldiqua, le méchant Malcapé ?
Durant son aventure, elle rencontrera les habitants d’Aldiqua, tous en prise à un maléfique pouvoir. Pour eux, elle partira en quête d’un antidote.
Elle croisera en chemin ses grands-parents défunts, des tigres des forêts qui la mèneront dans les marais métaphysiques, et des abeilles bienveillantes.
En public pourtant averti, Melvina se fera quand même piéger par ce satané Malcapé et de connaître elle aussi une croissance accélérée.
Ce roman graphique de Rachele Aragno est un voyage fou à travers des sentiments contrastés et de multiples rebondissements.
Au début on reconnaît bien sûr la carte du Maraudeur de Poudlard et on ne peut s’empêcher de voir d’autres scènes d’Harry Potter dans les planches de cette BD.
Il y a bien aussi ces animaux étranges, tels ceux d’Alice au pays des merveilles, une reine à la tête coupée (notre Marie-Antoinette ?), une ballade dans un cimetière à la rencontre des “enfants qui attendent de naître”... un peu de science-fiction pour enrichir notre imagination.
Si l’on peut-être quelque peu déstabilisé par l’histoire durant les premières pages, on se prend vite à dévorer cette histoire aux émotions fortes.
On découvre une Melvina pleine de vie, avec sa bouille aquarelle ronde et rosée, qui s’aperçoit que la vie n’est pas figée, que les pensées peuvent être magiques et qu’elles peuvent provoquer des événements.
Nous avons tous voulu grandir plus vite que la musique pour appréhender plus de choses.
Rachele Aragno a bien saisit cet empressement de notre époque à accélérer le temps et faire tout dans l’empressement.
Mais Melvina saura retenir la leçon : quand le temps file, on ne peut jamais revenir en arrière.
Avec ce roman, on se prend au jeu du Ici et Maintenant, profiter de l’instant T, et terminer le livre en se disant “je n’étais plus là et le temps à passé sans que je m’en rende compte”.
Jusqu’à la dernière page, la magie opère.
192 pages - 19,99 €
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