Le 28 février 2018

- Durée : 1h15mn
- Plus d'informations : Le site du théâtre
Avec son premier spectacle qui mêle stand-up et personnages, Marion Mezadorian nous embarque dans son univers peuplé de rencontres drôles et attachantes : Ses Pépites.
- (C) Jean-Come Cabanne
Notre avis : Loin du bruit et de la fureur, de discrets théâtres parisiens hébergent des pépites qui gagnent à être connues. C’est ainsi qu’au détour du théâtre du Marais nous avons découvert la blonde Marion Mezadorian, née le 19 février 1987 et mesurant 1,58m. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir tout d’une grande.
Si elle reconnaît que la vie n’est pas qu’un long fleuve tranquille, la jeune humoriste affûte son sens de l’observation de manière à ne nous en restituer que la saveur acidulée, entre bienveillance et humour, à travers une galerie de personnages habilement ciblés qui lui sont directement inspirés par sa famille, ses rencontres, ses amis.
Après avoir décliné son identité et ses origines et nous avoir égayés d’une description gouleyante des us et coutumes de son petit village provençal, elle nous dresse le portrait à la fois féroce et tendre de son père, un arménien à la personnalité robuste, doté de l’accent chantant de Marseille, un bourreau de travail prêt à embaucher tout son entourage y compris les enfants dès leur plus jeune âge. Pour faire rêver sa fille, il fait pousser des pierres précieuses dans le jardin. Il n’hésite à lui donner une explication toute personnelle sur les couples lesbiens et se moque gentiment de ses ambitions de comédienne. C’est à lui qu’elle doit cette péninsule (selon ses propres termes) que la nature lui a posé au milieu du visage, qui lui valut quelques quolibets de la part de ses camarades de classe et pousse encore certains à la draguer au son de musiques tantôt juives, tantôt arabes. Et c’est avec la même énergie solaire qu’elle nous entraîne sur le chemin de ses amours ou plutôt de ses non-amours et de son célibat volontaire.
- (C) Jean-Come Cabanne
Sur cette scène qu’elle occupe pleinement, son seul compagnon de jeu est un grand tabouret noir. L’ adoption d’ une nouvelle posture sur le siège, un changement d’éclairage et voilà qu’ apparaît, sous nos yeux émus, la grand-mère ou l’arrière grand-mère dont nous conservons un souvenir vibrant, celle qui n’a eu d’autre choix que de supporter les frasques de pépé et peine à comprendre qu’aujourd’hui, quelques sous-vêtements mal rangés puissent être la cause d’un divorce. Un récit qui fleure bon l’authenticité.
Et puis, sur le même ton enjoué, elle nous emmène à la rencontre de son amie parisienne très légèrement égocentrique, du jeune Martin, un petit garçon de 4 ans aux réparties cinglantes et pour terminer en feu d’artifice nous régale de cette conversation aussi improbable qu’humaine avec un SDF.
Avec Marion, on rit bien sûr... c’est le but et le pari est réussi ! Mais pas seulement. On vibre, on s’émeut, on se passionne et surtout on repart avec la sensation de s’être enrichi de bonheur et de magnanimité. Ca fait un bien fou !
Mise en scène : Francis Magnin
Tous les mardis à 20h30 jusqu’à fin mars 2018 au théâtre du Marais – 37, rue Volta – 75003 Paris – www.theatredumarais.fr – www.billetreduc.com