Pétard mouillé
Le 2 juin 2009
Caricatural et prévisible, ce Mariage à l’islandaise provoque avant tout l’ennui.


- Réalisateur : Valdis Oskarsdottir
- Acteurs : Björn Hlymur Haraldsson, Nína Dögg Filippusdóttir, Ólafur Darri Ólafsson, Ágústa Eva Erlendsdóttir, Nanna Kristín Magnúsdóttir
- Genre : Comédie
- Nationalité : Islandais
- Date de sortie : 3 juin 2009

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– Durée : 1h35mn
– Titre original : Sveitabrúðkaup
Caricatural et prévisible, ce Mariage à l’islandaise provoque avant tout l’ennui.
L’argument : Le plus beau jour de leur vie ? Peut-être pas pour les futurs mariés, Inga et Bardi, qui, le jour J à quelques heures de la cérémonie, se retrouvent chacun dans un bus, coincés avec leur famille respective à des kilomètres de Reykjavik. Entre les vieilles rancoeurs et les nouvelles inimitiés, les invités donnent le tempo. Quant à l’église de campagne réservée pour l’occasion, nulle trace à l’horizon. Les futurs époux sont au bord de la crise de nerfs. Et le périple ne fait que commencer...
- © Memento Films Distribution
Notre avis : En 2006, Jonathan Dayton et Vanessa Faris faisaient traverser les Etats-Unis aux membres très singuliers de la famille Hoover, afin de mener une petite fille rondelette à un concours de beauté. La cocasserie et la loufoquerie du scénario pourraient évoquer celui de Mariage à l’islandaise. Ce dernier nous fait effectivement traverser l’Islande à bord de deux bus pour trouver le, jour d’un mariage, une église perdue au milieu de nulle part. Mais, au contraire de Little Miss Sunshine, et malgré de bonnes intentions, la finesse et l’originalité ne sont pas de mise.
Les gags constituent une succession de clichés ronflants et prévisibles. Rien ne nous est épargné dans la surenchère de canulars usés menant à une scène de bataille collective en pleine nature. Dans ce méli-mélo à grand fracas, des personnages caricaturaux se croisent et se disputent sans grande conviction et nourrissent un comique reposant lourdement sur leurs réaction excessives. En vrac, on citera un vrai faux couple gay, une grand-mère fugueuse, une enfant illégitime renfrognée, le père de cette dernière qui souhaite cafter, la femme ménopausée et névrosée qui trompe son mari avec l’amant de la meilleure amie de sa fille qui va se marier (!), un prêtre alcoolique fan de football ... De même, les situations gaguesques, bien que volontairement absurdes, sont très répétitives (à chaque arrêt du bus pour une énième « pause-pipi », on peut être sûr qu’un personnage va gaffer) et provoquent fatalement l’ennui.
- © Memento Films Distribution
Dans ce marasme, même les paysages islandais, peu mis en valeur, ne parviennent à nous distraire. Le plaisir de leur découverte se limite à une seule séquence durant laquelle un des personnages avoue trouver ce décor « très moche » ! Sachant que le territoire est composé au tiers de glaciers, il est dommage que le road-movie ne rende pas hommage à cette splendeur locale. En revanche, si l’on ne peut apprécier les glaciers, les visages des héros sont, quant à eux, très froids. Figés dans leurs rôles, les acteurs ont limité leurs expressions faciales à deux ou trois rictus, ce qui ne favorise pas l’adhésion du spectateur aux aventures rocambolesques de la joyeuse troupe. Tout ceci est quand même bien regrettable car l’idée de départ et le cadre insolites étaient suffisamment originaux pour produire une comédie captivante. Bref, si l’on souhaite admirer un mariage traditionnel virer au loufoque, on se repenchera plutôt sur Chat noir, chat blanc d’Emir Kusturica, la référence du genre.
- © Memento Films Distribution