Le 3 septembre 2024
- Collection : Grand public
- Genre : Autobiographie, Drame, Roman graphique
- Editeur : Dupuis
- Famille : Roman graphique
- Date de sortie : 4 juin 2024
Un roman graphique drôle et touchant sur l’enfance et le souvenir.
Résumé : Sur la côte espagnole, à Badalone dans les années 1990, Issac grandit dans un restaurant de bord de mer où travaille toute sa famille. Cet établissement va marquer sa vie et il tente de recomposer ses souvenirs...
Critique : En reprenant en peu de mots l’idée du pacte autobiographique, qui consiste à espérer dire la vérité à son lecteur sur sa vie, l’auteur de Marée Haute espérait non pas le légitimer, mais bien le déconstruire. En effet, pour Isaac Sanchez, le roman graphique ne peut être qu’un amas de souvenirs au mieux fantasmé ou déformé, au pire faux ou fabriqué. Du coup, son oeuvre s’ouvre sur cet avertissement : ceci n’est pas un mémoire, une autobiographie ou un roman graphique sur son enfance. Ceci est une reconstitution fractionnée et assumée de ce qu’il pense être son souvenir d’enfance, sans la vouloir vraie ou absolue, mais juste selon son envie et son cerveau. Entrecoupée de vieilles photographies polaroïd, on a pourtant droit à des personnages qui ressemblent à ceux qui ont vécu en papier sépia, mais chacun est une caricature, le père et la mère en premier lieu. Pourtant, davantage que l’enfant, ce sont eux qui font vivre ce lieu, l’habitent, car le baños est le ciment du souvenir, c’est d’ailleurs plus lui qui revit que les protagonistes qui l’habitent et l’occupent. Aussi l’humour se déploie-t-il avec vigueur, même si quelques passages montrent le temps, l’argent et les soucis qui s’incrustent comme le sel de la mer entre les murs.
- © Dupuis / Sanchez
Le dessin place d’ailleurs le comique au-dessus de la mêlée : clairement, Isaac Sanchez ne veut pas se prendre au sérieux, pas question pour lui de styliser à la manière d’un roman graphique américain un traumatisme, hors de question de pencher vers le pessimisme et le négatif lorsque resurgissent des éléments plus triste, voire un cauchemar. Non, même abattus, à l’image du patriarche, les personnages conservent une dignité et surtout une jovialité qui les rend attachants, les jeunes comme les anciens, et ils peuvent ainsi vaquer sur la plage, dans les rues et bien entendu dans les couleurs du baños comme bon leur semble, même si tout y est gris et décrépi, car leur vie y a été belle et lumineuse.
- © Dupuis / Sanchez
Entre autofiction et roman graphique, Marée Haute se veut témoignage d’une époque et d’un lieu plus que d’une enfance, comme si les fragments du passé de l’auteur devait avant tout rendre hommage à cet établissement que fouettait la marée plus qu’à des vrais gens qui y vivaient.
232 pages – 23,50 €
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