Le 30 octobre 2021
Des images de toute beauté d’un village africain confronté au manque d’eau illustrent ce documentaire original autour des ravages du changement climatique.
- Réalisateur : Aïssa Maïga
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Français, nigérien
- Distributeur : Les Films du Losange
- Durée : 1h29mn
- Date télé : 16 novembre 2024 21:00
- Chaîne : France 4
- Date de sortie : 10 novembre 2021
- Festival : Festival de Cannes 2021, Festival du film 2 Valenciennes 2021, Festival du Film International de St Jean de Luz 2021
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Résumé : "Marcher sur l’eau" a été tourné dans le nord du Niger entre 2018 et 2020 et raconte l’histoire du village de Tatiste, victime du réchauffement climatique, qui se bat pour avoir accès à l’eau par la construction d’un forage. Chaque jour, Houlaye quatorze ans, comme d’autres jeunes filles, marche des kilomètres pour aller puiser l’eau, essentielle à la vie du village. Cette tâche quotidienne les empêche, entre autres, d’être assidues à l’école. L’absence d’eau pousse également les adultes à quitter leur famille chaque année pour aller chercher au-delà des frontières les ressources nécessaires à leur survie. Pourtant, cette région recouvre dans son sous-sol un lac aquifère de plusieurs milliers de kilomètres carrés. Sous l’impulsion des habitants et par l’action de l’ONG Amman Imman un forage apporterait l’eau tant convoitée au centre du village et offrirait à tous une vie meilleure.
Critique : Les films sur les conséquences du réchauffement climatique sont pléthore. Marcher sur l’eau ne serait-il qu’un témoignage supplémentaire ? Certes, il s’agit bien d’alerter sur l’urgence à réagir face à une situation environnementale de plus en plus intenable pour les habitants de l’Afrique de l’Ouest. Confier cet exercice de responsabilisation à l’actrice Aïssa Maïga qui a déjà prouvé la force de son engagement grâce à Laissez-les grandir, un court-métrage réalisé en 2007 en faveur des sans-papiers, et tout récemment Regard noir, un documentaire destiné à la télévision, semble bien être gage d’humilité et de poésie.
- Aïssa Maïga
- Crédit : Claudine Levanneur
En effet, plutôt que de se lancer dans un verbiage scientifique ou théorique, la réalisatrice choisit la voie d’une douce pédagogie, de celle qui marque les cœurs et les esprits par l’empathie qu’elle suscite. Nous invitant à la suivre en toute simplicité au cœur de ce village du Niger, perdu au milieu du désert, elle nous fait partager sans détours les contraintes imposées à une population et particulièrement aux femmes, dont le quotidien est affecté par cette incessante recherche d’eau.
- Copyright Les Films du Losange
Se déroulant sur une année entière, montrant ainsi des disparités impressionnantes suivant les saisons, le film se fait l’écho de toutes les difficultés éducatives, familiales et économiques infligées à ce peuple lointain pour un monde occidental dont la responsabilité pourrait bien être engagée. Mais aucune idée moralisatrice ne sourd. Avec tendresse, la caméra se focalise sur les visages des enfants, restitue les propos des femmes et des notabilités du lieu. Leurs paroles dressent sans concession un état des lieux où s’entrechoquent optimisme et affliction, euphorie et appel au secours.
- Copyright Les Films du Losange
Si noyée dans des paysages éclatants de mille couleurs, la narration se fait contemplative au risque de perdre son sujet de vue, des plans saisissant l’espièglerie des enfants, la douceur des gestes d’un homme âgé lavant un bébé, ou la douleur de la séparation des familles parties en quête du précieux liquide, constituent autant d’éléments qui nous ramènent à la réalité de cette vie tiraillée entre frustrations et instants de bonheur simple. Une histoire dont la dureté se révèle à travers les yeux d’une adolescente que les transhumances de ses parents abandonnent à elle-même, la poussant à rêver d’un ailleurs. Personnage éminemment cinématographique doté d’une maturité stupéfiante et d’une beauté magnétique qui cristallisent l’émotion, elle confère à ce plaidoyer en faveur d’un avenir égalitaire hommes/femmes une authentique vitalité.
Outil de sensibilisation pour inciter les populations africaines à s’émanciper, Marcher sur l’eau se double d’un enrichissant moment de solidarité et d’humanité.
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