Si Madagascar m’était conté
Le 16 mars 2005
Une ode aux Malgaches, leurs luttes, leurs déboires, leur richesse, et un prodigieux voyage au cœur de leur île.
- Réalisateurs : Cesar Paes - Raymond Rajaonarivelo
- Genre : Documentaire, Musical
- Nationalité : Français
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– Durée : 1h42mn
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Une ode aux Malgaches, leurs luttes, leurs déboires, leur richesse, et un prodigieux voyage au cœur de leur île.
L’argument : De la rencontre des deux réalisateurs, Cesar Paes et Raymond Rajaonarivelo, est né Mahaleo. Plus qu’un portrait des musiciens du groupe, engagés depuis trente trois ans dans le soutien des populations et le développement du pays, le documentaire s’avère un majestueux voyage au cœur de Madagascar et de ses habitants.
Notre avis : Début de la projection, le spectateur se retrouve happé par la force des séquences d’archives filmées dans la précipitation. Nous sommes en mai 1972, le soulèvement des étudiants provoque la chute du régime néo-colonial à Madagascar. Les images dénuées de commentaires se succèdent et débouchent soudain sur un autre regard. Non seulement celui que portent, aujourd’hui, les musiciens du groupe Mahaleo sur leur pays, mais surtout celui d’un peuple, son courage, sa fierté, son amour et son respect incommensurables à l’égard de la terre nourricière. La caméra passe, sans voyeurisme, de gros plans sur les patients de Raoul, médecin généraliste, agriculteur, et auteur-compositeur, interprète du groupe, à la lutte menée par les habitants d’un village, aux côtés de Dama [1], pour obtenir du gouvernement le droit à l’eau potable. Et c’est sans aucune fausse note que la vie du groupe Mahaleo et sa musique ô combien humaine, viennent ponctuer cette ode à la richesse intérieure des Malgaches et à la beauté d’un pays qui a tout à offrir.
Si les talents de Cesar Paes [2], de sa femme Marie-Clémence (co-scénariste et monteuse de leurs films) et de Raymond Rajaonarivelo [3] ne sont plus à démontrer, leur singularité tient surtout à leur humilité indéfectible et à leur volonté de laisser parler les autres. Certes, le pari n’était pas gagné d’avance car ils ont délibérément décidé de passer sous silence les événements de l’année 2002 et de taire la douleur et la violence à l’état brut. De même que les endroits et les gens filmés ne sont pour ainsi dire jamais nommés. Mais, c’est tout à leur honneur, car loin de paraître naïf, leur film, si poétique et humain, permet non seulement de comprendre tout l’impact des chants et des messages divulgués par les Mahaleo. "Etre libre, indépendant et autonome" [4] se chante désormais, là-bas, à l’unisson. Mais il délivre, par surcroît, un magnifique message d’amour et d’espoir, et offre, aux yeux du monde, une cause à rallier, une "leçon" de vie qui ne s’oublie pas.
Tournée française des Mahaleo
On pourra retrouver le groupe en concert le 16 mars à Lyon (Bourse du travail de Lyon, 20h30), le 18 mars à Montpellier (Jam de Montpellier, 21h00) et le 20 mars à Paris (New Morning, 17h00)
[1] Auteur-compositeur et interprète, sociologue et agriculteur. Il a été élu à deux reprises comme député indépendant à l’Assemblée nationale et est un des deux fondateurs du groupe avec Dadah (considéré par les Malgaches comme l’un de leurs plus grands poètes)
[2] Marie-Clémence et Cesar Paes, Angano... Angano... Nouvelles de Madagascar (1989), Grand Prix, Festival dei Popoli, Florence, Prix des Bibliothèques, Cinéma du Réel, Paris ; Aux guerriers du silence... (1992), Colombe d’or, Festival de Leipzig ; Le bouillon d’Awara (1996), Meilleur film ethnographique, Festival dei Popoli, Florence, Grand Prix du public, Noir tout couleurs, Guadeloupe ; Saudade do futuro (2000), Mention spéciale, Cinéma du Réel, Paris, Grand Prix du public, Rencontres internationales de cinéma, Paris
[3] Raymond Rajaonarivelo, Tabataba (1988), Quinzaine des réalisateurs, Cannes, Prix du public de la ville de Cannes, Prix du jury, Taormina, Prix de la première œuvre, Carthage
[4] Signification de "Mahaleo" en Malgache
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