Magasin général T.9 - La chronique BD

Résumé :
Notre-Dame-des-Lacs est sans dessus dessous : pas de maire, pas de curés, les hommes encore absents, Marie enceinte sans que l’on connaisse le père, des doyennes qui débloquent... L’épilogue de la série promet émotions, rebondissements et sentiments, à l’image de tous les tomes précédents.

© Casterman 2014

Critique :
Une belle série, c’est toujours un pincement au cœur quand ça se finit... Alors quand la série n’a pas arrêté de vous pincer le cœur tout au long des aventures des différentes familles de la petite bourgade québécoise du début du XXème siècle. En quelques neuf tomes, Loisel et Tripp ont su insuffler une âme au Magasin Général, à sa propriétaire Marie, mais aussi à tous ceux qui ont côtoyé sa vie. Le scénario de Jean-Louis Tripp clôt l’histoire en douceur, avec un épilogue photographique qui permet de laisser partir les personnages sans heurts et avec bienveillance. Pour Loisel, quand on feuillette le cycle de la Quête de l’Oiseau du Temps, on comprend que le dessinateur sait créer et recréer, inventer et se réinventer. Loin des jungles et des guerriers, les hommes n’ont ici pas d’armures et les femmes bien plus que de belles robes.

On retiendra que les histoires du village s’entremêlent et finissent bien par se croiser, et le lecteur aura un soupir de soulagement à voir plus d’un personnage avoir droit à son petit bonheur en conclusion, qu’il soit fugace ou pour la vie. Forcément, depuis le temps qu’on attendait certains éclaircissements ! Quelques éléments perturbateurs viendront rythmer ce tome 9, mais que l’on se rassure, on est toujours dans une histoire enjouée, toute remplie d’émotions timides et discrètes.

© Casterman 2014

Des personnages attachants, la rançon du succès pour Loisel et Tripp

Magasin Général a su séduire par son aspect de chronique pastorale, une ode au Canada des forêts, qui ne s’est pas perdue dans les bois, qui montre le passage à la modernité avec un œil touchant. Les relations de village clôt, fermé y sont montrées avec leurs rancœurs mais aussi leur solidarité, et l’exemple des trois grand-mères qui confessent avoir péché parce qu’elles aiment que l’on s’occupe d’elles fait réfléchir autant que sourire. Notre-Dame-des-Lacs est d’une élégance simple et achève dans une beauté naturelle une magnifique série qui aura assurément marqué son temps.