Cinéma
Le 12 novembre 2011
L’histoire d’une manie obsessionnelle. Un film qui ne manque pas d’originalité.
- Réalisateur : Christophe Loizillon
- Acteurs : Julie Gayet, Zinedine Soualem
- Genre : Comédie
- Nationalité : Français
- Durée : 1h25mn
- Date de sortie : 10 juillet 2002
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L’histoire d’une manie obsessionnelle. Un film qui ne manque pas d’originalité.
C’est une habitude française : les beaux jours annoncent les premiers départs en vacances aussi sûrement qu’une désertification en matière de sortie cinéma. Quelques petites productions réservent pourtant de bonnes surprises. C’est le cas de Ma caméra et moi qui mérite de vous faire délaisser les plages pour aller vous rafraîchir dans la pénombre des salles obscures.
L’argument : Max a deux obsessions : filmer Dieu et les filles.
Sa première caméra, il la noie à six ans en essayant de filmer le "zizi" d’une copine. La deuxième, il la vole à un couple de touristes japonais. Pour la troisième, il séduit la vendeuse qui finit par accepter de se déshabiller. La quatrième, il l’utilise pour gagner sa vie.
Mais très vite, il tombe amoureux de Lucie, une jeune fille aveugle qu’il filme sans arrêt. Jusqu’au jour où, comprenant que les aveugles sont décidément plus doués que les voyants, elle décide de le tromper...
Notre avis : Le film de Christophe Loizillon ne manque pas d’originalité. Le scénario tout d’abord : Ma caméra et moi raconte l’histoire de Max et de sa manie obsessionnelle de fixer sur pellicule chaque moment de sa vie. Pour son sixième anniversaire, ses parents lui offrent son premier caméscope. Il le noiera bientôt en essayant de filmer le "zizi" de sa petite copine dans la baignoire. Le deuxième, il le piquera à un couple de touristes japonais. Sa troisième caméra lui permettra de séduire la vendeuse, et la quatrième de gagner sa vie en fondant sa propre société, Images pour tous. Entre temps, il rencontrera Lucie, une kiné aveugle interprétée par Julie Gayet, dont la justesse de jeu exalte toute la sensualité de la jeune femme.
Hormis quelques scènes de rêves, presque toutes les images sont celles tournées par le caméscope de Max. De ce fait, on voit très peu Zinedine Soualem. Il faut saluer sa performance : en quelques apparitions, mais surtout grâce à la voix-off, il parvient à donner du corps à son personnage.
La deuxième conséquence de ce tournage en caméra subjective, c’est l’effort réalisé par l’équipe technique pour donner à l’image un cachet amateur tout en assurant une qualité professionnelle. Et c’est assez réussi. Les émotions de Max sont palpables dans ses prises de vue. Le spectateur ressent son désir lorsqu’il filme la vendeuse, son amour pour Lucie qu’il observe sous toutes ses coutures, sa jalousie, ses coups de colères.
Par moment, ce sont d’ailleurs de vraies images amateur que l’on voit dans le film. La scène où Lucie petite fille joue sur la plage provient d’une vidéo tournée par le père de Julie Gayet qui interprète Lucie adulte.
Ce procédé nous permet de saisir le moment où le hobby de Max dérape pour devenir une véritable obsession. Comme l’indique le titre du film, la caméra prend peu à peu la place d’un personnage à part entière. Elle devient un écran entre Max et sa propre vie, une distance entre lui et la réalité. Persuadé qu’"il vaut mieux filmer que vivre", il finit par passer à côté de l’essentiel.
Ma caméra et moi n’est donc pas une réflexion sur le cinéma, même si on peut souligner la volonté de Christophe Loizillon de rompre avec les techniques de narration traditionnelles. Le film se place toujours du point de vue de l’amateur qui utilise sa caméra à des fins personnelles. La question que pose le film est celle de la mémoire : mieux vaut-il se créer des souvenirs ou vivre pleinement chaque instant de sa vie ? Une question d’actualité, en ces temps de farniente estival où l’on a vite fait de se transformer en vidéo maniaque.
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