Le 6 octobre 2019
Ce second long métrage d’une jeune réalisatrice d’origine iranienne est un joli film sur l’exil, porté par l’interprétation d’Arash Marandi.
- Réalisateur : Bani Khoshnoudi
- Acteurs : Arash Marandi, Luis Alberti, Edwarda Gurrola, Eligio Meléndez, Eduardo Mendizábal, Ishbel Mata
- Genre : Drame, Romance, LGBTQIA+
- Nationalité : Américain, Mexicain, Grec, Dominicain
- Distributeur : Optimale Distribution
- Durée : 1h28mn
- Date de sortie : 22 janvier 2019
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Résumé : Quand Ramin embarque clandestinement sur un cargo quittant la Turquie, il ne s’attend pas à se retrouver à Veracruz au Mexique. Jeune homme gay persécuté en Iran, il espérait pouvoir rejoindre l’Europe. Maintenant qu’il est à l’autre bout du monde, il cherche à revenir en arrière, supportant mal d’avoir laissé derrière lui son petit ami et son passé. Il éprouve des sentiments paradoxaux, oscillant entre la nostalgie et la découverte d’un nouvel environnement plus clément...
Notre avis : Née en Iran, Bani Khoshnoudi a immigré avec sa famille aux États-Unis en 1979. Des études de photographie et de cinéma ont débouché sur des courts métrages (Pineaple, 2000), des documentaires (A People in The Shadows, 2008) et un premier long (Zima, 2012), réalisé avec le soutien de la résidence Cinéfondation du Festival de Cannes. En complément de ses contributions au septième art, la cinéaste a travaillé de manière plus expérimentale sur des installations vidéo et sonores exposées au Whitney Museum of American Art Independent Study Program à New York mais aussi à Paris, Berlin, Amsterdam… Présenté en 2019 au Lleida Latin-American Film Festival, aux Festivals de Rotterdam et Cabourg et à Ze Festival de Nice (rencontres de cinéma LGBT+), Luciérnagas croise deux thématiques : celle de l’exil, avec ses douleurs et espoirs, et celle de la difficulté à assumer son homosexualité dans un pays qui la réprime. Jamais démonstratif ni pesant, le second long métrage de Bani Khoshnoudi est avant tout le beau portrait d’un homme partagé entre la douleur d’avoir quitté son pays ainsi qu’un être cher, et le soulagement d’être désormais sur un territoire plus tolérant, bien qu’il réserve de surprenantes déconvenues.
- Copyright Optimale Distribution
La cinéaste filme admirablement le port de Veracruz, sans abuser des clichés sur les tentations de fuite et de nouveau départ que suscitent les zones portuaires. Sur ce point, la réalisatrice s’inscrit dans la lignée d’une série de films (au demeurant très divers) ayant abordé cette question, de Marius (1931) d’Alexander Korda à Welcome (2009) de Philippe Lioret. Pour ce qui est des contrastes culturels liés l’acceptation (ou non) des diverses orientations sexuelles, Luciérnagas est plus proche de la gravité du méconnu Seule la terre (2017) de Francis Lee que de la légèreté de Garçon d’honneur (1993) d’Ang Lee, sans opter pour autant sur la dramatisation à outrance.
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On appréciera à cet égard la touchante histoire parallèle qui révèle les liens d’amitié entre Ramin et sa logeuse (admirable Edwarda Gurrola), elle-même tourmentée par des troubles sentimentaux, et qui l’initiera à l’apprentissage de la langue espagnole. Pour autant, ce métrage sensible et subtil n’est pas exempt de défauts, à savoir un ton larmoyant dans quelques séquences, et une caricature dans la caractérisation de certains personnages, à l’instar de Guillermo, le nouveau collègue de travail de Ramin, avec lequel il entretiendra des relations troubles. Ces réserves n’empêchent pas d’adhérer à cette œuvre attachante portée par l’interprétation magistrale de l’acteur iranien Arash Marandi, qui crève littéralement l’écran.
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