Louis de Funès, une vie de folie et de grandeur : entretien avec le scénariste, François Dimberton.

François Dimberton est un auteur de bandes dessinées né en 1953 à Paris. Il commence sa carrière comme dessinateur de Pif le Chien. Il collabore par la suite avec de nombreux magazines comme Tintin ou Spirou, et devient l’assistant de Greg en 1990. Il publie de nombreux albums réalisés seuls comme Alex, Gentleman détective, paru chez Glénat. Cet auteur complet, également illustrateur pour la jeunesse (Le Loup du mercredi, chez Magnard) délaisse cependant ses crayons pour nous narrer avec brio et émotion la vie de Louis de Funès, sous le trait du dessinateur Alexis Chabert, son complice depuis 2009.

- Comment vous est venue l’envie de travailler sur Louis de Funès ?

Alexis Chabert et moi avions déjà travaillé ensemble sur un album appelé Taxi Molloy, il y a quelques années et nous souhaitions récidiver. Après avoir lu quelques biographies en BD j’ai eu envie de m’essayer à ce genre un peu nouveau. J’ai proposé l’idée à Alexis qui a été d’accord. C’est parti comme ça. Graphiquement De Funès le tentait beaucoup, de plus sa vie était riche d’évènements de toutes sortes, de quoi satisfaire un scénariste. Nous étions comblés tous les deux !

- Vous avez choisi de vous concentrer sur l’homme avant de vous concentrer sur l’acteur. Quelles sont les raisons d’un tel choix artistique ?

C’est l’homme qui est essentiel dans cette affaire. S’il avait été peintre ou astronaute il aurait certainement fait des choses surprenantes. Et puis avant d’être comédien il a une enfance, une adolescence, bref une vie comme tout le monde. Toutes ces années forment d’abord l’homme avant de former le comédien.

- Sur quelle documentation, quelles sources vous êtes vous basés ?

Il existe pas mal de biographies classiques sur De Funès. J’ai travaillé dessus, plus internet, les films, les interviews, pas mal de choses. C’est un travail de documentation du même ordre que pour écrire une fiction en fin de compte, un travail d’immersion.

- La biographie peut être un genre ingrat, surtout sur une période aussi longue et un nombre de planches aussi réduit. N’est ce pas frustrant de devoir passer sous silence ou de ne faire qu’effleurer certains épisodes de la vie de Louis de Funès ?

120 planches c’est beaucoup en BD. Plus m’aurait semblé un peu indigeste. Ce n’est pas un travail de chercheur du CNRS, ça reste de la BD, c’est à dire, quelque chose qui doit être facile et agréable à lire. Et puis il faut penser au dessinateur, 120 planches c’est un véritable marathon, bien loin d’un 46 pages classique !

- Vous avez choisi de faire figurer sur la couverture non pas Louis, mais Carlos, son père. Pourquoi un tel choix, de prime abord surprenant ?

Le dessin réalisé dans les toutes premières planches nous semblait graphiquement assez fort pour la couverture. On l’a donc pris malgré la moustache. En dédicaces les gens nous disent que c’est De Funès dans le film Hibernatus, ça fonctionne bien. La couverture montre trois De Funès : l’homme, le comédien et le père !

- Quels sont vos projets pour le futur ?

Ensemble nous sommes sur deux albums mais il est un peu tôt pour en parler. Et seul je suis sur un album se déroulant dans le milieu de la peinture, à Paris et au Louvre à la fin de la Révolution Française. J’abandonne Alexis le temps de ce travail, texte et dessins cette fois pour une sortie en septembre prochain chez Glénat.