Le 22 juin 2024
- Scénariste : Miki Makasu>
- Dessinateur : Benoît Bourget
- Genre : Science-Fiction
- Editeur : Glénat
- Famille : Manga
- Date de sortie : 29 mai 2024
Un récit dystopique fortement inspiré par le seinen manga.
Résumé : Modeste employé d’une firme crapuleuse qui vend des poupées sexuelles, habitant d’une mégapole impersonnelle, Tomasu est un jeune homme mal dans sa peau. Malmené au travail, il s’occupe de sa mère et rend régulièrement visite à Usaji, son seul ami, qui porte un casque depuis un accident survenu dans son enfance. Pris dans ce morne quotidien, Tomasu éprouve des envies suicidaires le jour où sa mère décède. Il se laisse cependant convaincre par son ami Usaji, qui lui offre la possibilité d’essayer le « Live Memorium », cette technologie illégale qui permet à chacun de revivre ses souvenirs et d’agir sur eux. Mais cette technologie n’est pas sans conséquences pour les personnes qui l’utilisent…
Critique : Toute une génération d’artistes biberonnés au manga arrive aujourd’hui à maturité et propose des récits fortement inspirés par la culture et le dessin japonais. Benoît Bourget a digéré les influences cyberpunk – tendance Akira – pour offrir une représentation tentaculaire et angoissante de la ville et des technologies dans un monde violent. Le scénario imaginé par Miki Makasu lorgne quant à lui du côté de Black Mirror, tant par son thème – une société dystopique, un rapport problématique à la technique – que par son format court. Il en ressort un one shot bien ficelé qui nous tient en haleine, où la science-fiction est aussi mise au service d’un questionnement sur le rapport que nous entretenons à nos souvenirs. Dans ce cadre, la technologie devient le moyen pour nous retrouver nous-mêmes, comme si notre cerveau n’était pas capable de se remémorer le passé. Toutefois, cette possibilité s’avère à double tranchant.
- © Miki Makasu, Benoît Bourget / Glénat
En effet, la technologie du « Live Memorium » permet non seulement de revivre ses souvenirs, mais également d’avoir une prise sur eux et donc, le temps d’un long rêve, de modifier son propre destin. Le « Live Memorium » permet à la fois de fuir un quotidien pénible dans un monde peu accueillant en se réfugiant dans un passé idéalisé, mais aussi d’agir sur son présent, en changeant la perception que l’on a de soi. C’est sans doute cette réflexion qui est la plus intéressante dans le récit : plus Tomasu utilise le « Live Memorium », plus sa personnalité change, et moins il distingue monde réel et monde virtuel. En rejouant son passé, le jeune homme discret et effacé devient quelqu’un d’autre, jusqu’à la chute.
- © Miki Makasu, Benoît Bourget / Glénat
Porté par un dessin inspiré par les maîtres de la science-fiction japonaise, Live Memorium est un one shot efficace dans la tradition du cyberpunk.
208 pages – 18,95 €
La chronique vous a plu ? Achetez l'œuvre chez nos partenaires !
Galerie photos
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.