Lily a des nénés . T.1 - La chronique BD

Parler de puberté sans vagues, sans en rajouter, mais avec un humour délicat et une vision très fine, voilà le but de Geoff, ou du moins celui que l’on devine. En effet, Lily a des nénés joue sur un titre enfantin et comique, avec des personnages qui y ressemblent, puisque les adultes sont en retrait, secondaires ou absents de ce bout du Finistère où tout le monde se connaît. Les actions qui s’y déroulent sont ainsi parfaitement crédibles, tranquilles, petites blagues et bizutages de bande que l’on peut retrouver dans chaque village où les jeunes s’ennuient un peu, mais restent heureux. Ne cherchez pas de drogue, de sexe ou de violence, cet album n’y fait même pas allusion, restant dans une tendresse fugace et bienvenue, comme une note amicale laissée sur la puberté à l’usage de tous.

Geoff / Casterman

Pour le dessin, la technique du pastel à l’huile apporte toutefois une vraie force, une originalité épatante à ce premier tome. Ville, mer et campagne ont un côté éthéré, comme si les embruns de l’océan les avait recouvert, mettant en valeur le ciré ou le bonnet des personnages, qui eux aussi n’ont pas de traits véritablement définis, permettant à n’importe quel lecteur de s’identifier assez facilement. Ce sentiment de brouillard pourtant très coloré, très vivant, est un poil perturbant au début mais très vite devient la principale qualité de ce récit douillet.

Geoff / Casterman

Jolie fresque pastel autour d’une étape de la puberté, timide aventure d’enfants agiles, Lily a des nénés est beau à voir et facile à lire, deux qualités élémentaires qui en font un album à mettre dans le plus de mains possibles.