Le 29 avril 2008
Le profond respect que les cinéastes éprouvent pour leurs personnages rattache le film à un certain cinéma humaniste, populaire et de qualité. Une bonne surprise.
- Réalisateurs : Enrique Fernández - Cesar Charlone
- Acteurs : César Troncoso, Virginia Ruíz, Virginia Méndez
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français, Brésilien, Uruguayen
- Distributeur : Pierre Grise Distribution
- Durée : 1h35mn
- Titre original : El Baño del papa
- Date de sortie : 19 mars 2008
- Festival : Festival de Cannes 2007
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Résumé : Nous sommes en 1988, et Melo, petite ville uruguayenne à la frontière brésilienne qui survit essentiellement de la contrebande, attend fébrilement la visite du pape Jean-Paul II. Les médias annoncent des centaines de visiteurs, des milliers de pèlerins en quête de nourriture, boissons, drapeaux, souvenirs, médailles commémoratives...
Critique : Le titre français, pesante traduction littérale, ne rend pas justice à ce joli film et pourrait laisser croire à une série Z. Basé sur des faits réels (la visite de Jean-Paul II dans un petit village uruguayen pauvre et à l’écart de tout), le récit peine à s’installer, dans une description un brin laborieuse de la contrebande et de la débrouillardise. Mais passé ce premier quart d’heure, le film trouve son rythme avec un scénario acerbe qui n’est pas sans rappeler certaines comédies italiennes de Comencini ou Scola. Anticipant les retombées économiques d’un pèlerinage surmédiatisé, les habitants décident de se préparer à l’événement, sans se la jouer marchands du temple pour autant (nous ne sommes pas chez Mocky). Face aux chorizos « faits maison », drapeaux et autres médailles commémoratives, Beto préfère se distinguer et installer des WC dans son jardin, le comble du luxe dans un univers en paupérisation. La marchandisation de ce service le jour J devrait rapporter le jackpot, si des imprévus ne venaient pas contrecarrer le projet... Des images d’actualité, montrant le pape bénissant les habitants ancrés dans la « valeur travail », et contrastant avec le vécu du village, constitueront le meilleur moment de cette œuvre sarcastique. Les deux cinéastes dénoncent avec brio la langue de bois de certains discours, déconnectés de la réalité économique et sociale. Et le profond respect qu’ils éprouvent pour leurs personnages rattache le film à un certain cinéma humaniste, populaire et de qualité. Une bonne surprise.
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