Les surprises de l’amour - la critique du film + le test DVD

Notre avis : Inédite en France, cette comédie légère de Comencini, fondée sur les hésitations amoureuses à la manière d’un marivaudage contemporain, repose sur une construction singulière : les histoires ne cessent de piétiner, de tourner en rond, alors que l’essentiel du film se joue dans d’infinis dialogues à deux. C’est que ces jeunes gens soit se trompent dans leurs attentes soit comprennent l’autre mais ne veulent pas la même chose que lui. Et comme le dit un personnage, on ne voit pas ce qu’on a sous les yeux.

A travers le parcours accidenté de quelques protagonistes, tous impeccablement incarnés, Comencini se pose en moraliste, observateur fin des années 50 et du conflit entre les pulsions et la société, entre les désirs et le sentiment. Il ne cesse de filmer les méprises et les quiproquos, en une danse certes légère, mais qui laisse sourdre une vision quelque peu amère du conflit amoureux. À ce titre le personnage de la tante, amoureuse sans espoir, est le reflet de la misère sentimentale qui guette, et contre quoi les personnages luttent peut-être inconsciemment.

(C) M6 Vidéo

On s’amuse beaucoup des maladresses et des situations cocasses, sans pourtant qu’un rire franc nous libère d’une certaine gêne : c’est qu’au fond, parlant des amoureux des années 50, Comencini parle de nous, de nos efforts dérisoires, peut-être touchants, mais parfois pathétiques, pour aimer et être aimé ; il enregistre des types humains, qui versent doucement dans la caricature (le professeur est un peu trop gauche, le séducteur un peu trop empressé …) mais restent proches d’une vérité éternelle qui fait de l’amour un sujet sans fin, toujours recommencé. Les personnages ne cessent d’en parler, ce qui les en éloigne parfois. En un sens, Comencini se gausse de notre vernis civilisé qui nous prive d’instinct et nous perd en atermoiements : malgré un rythme et quelques séquences qui rapprochent le film d’une pièce de boulevard, on est davantage, comme chez Marivaux, dans une leçon subtile sur les sentiments et notre difficulté à les vivre.

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Les suppléments :
L’habituel et indispensable Jean A. Gili aborde divers aspects du film, avec sa précision chantante : les enjeux, les acteurs, les raisons possibles du caractère inédit … On apprend beaucoup et on ne s’ennuie pas (21 minutes).

L’image :
La restauration est particulièrement soignée : stabilité et netteté de l’image, beauté et profondeur des noirs, aucun parasite.

Le son :
Ni souffle ni défaut notable, même si la piste mono VOST est loin de nos critères actuels : on sent, en particulier dans la musique, que les années ont passé ...