Le 24 novembre 2021
Le consul du Royaume-Uni à Florence vient de perdre sa femme. Il met au courant son fils aîné âgé d’une dizaine d’années, en lui demandant de garder le secret auprès de son petit frère. Un modèle de film sur l’enfance, puissant et bouleversant.


- Réalisateur : Luigi Comencini
- Acteurs : Anthony Quayle, Stefano Colagrande, Simone Giannozzi, John Sharp , Georgia Moll
- Genre : Mélodrame
- Nationalité : Italien
- Distributeur : Carlotta Films, Plan Films
- Durée : 1h45mn
- Date télé : 21 mars 2021 00:00
- Chaîne : France 5
- Reprise: 24 novembre 2021
- Titre original : Incompreso - Vita col figlio
- Date de sortie : 31 juillet 1968
- Festival : Festival de Cannes 1967

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Résumé : A Florence, Sur John Duncombe (Anthony Quayle), consul du Royaume-Uni, vient de perdre son épouse. Dans sa grande propriété, il retrouve ses deux jeunes garçons qu’il connaît mal : Andrea (Stefano Colagrande) qui lui semble indifférent et le plus petit Milo (Simone Giannozzi) à qui l’on cache la disparition de sa mère. Le consul décide d’embaucher une nurse pour s’occuper des deux enfants.
Critique : Considéré comme un mélodrame larmoyant à sa sortie (il fut présenté et hué au festival de Cannes 1967), ce film est un modèle de délicatesse, doublé du portrait réussi d’un enfant d’une dizaine d’années.
Le film, avec des recours permanents aux plongées et contre-plongées dans la grande maison familiale, suit au plus près Andrea, le jeune garçon à qui son père, d’une maladresse qui le rend distant, a confié un rôle normalement dévolu à un adulte. Lui seul est informé du décès de sa mère. De plus, on lui demande de veiller sur son petit frère à qui on continue de dire que cette mère est retenue à Londres.
Cette trop lourde mission s’avérera un vrai calvaire pour le garçon, pris entre ce petit frère facétieux et fatigant, une nurse professionnelle, mais insensible, et ce père muré dans son chagrin, qui l’accable de reproches en toute occasion.
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Luigi Comencini avait conscience que son film risquait de paraître trop mélodramatique et que sa mise en scène semblerait soit trop innovante, soit dépassée et vieillotte. En fait, ce n’est ni l’un ni l’autre : le cinéaste a tout simplement réussi un portrait de l’enfance universel et intemporel.
La force du récit réside dans les conséquences de la promesse qu’Andrea fait à son père : cachant la vérité à son petit frère, il s’interdit aussi à lui-même d’exprimer son chagrin. Dès lors, tous ses actes, ses bêtises enfantines ou sa volonté de bien faire, seront toujours mal interprétées par ce père autant vénéré que craint, qui reste distant, traitant durement l’aîné et surprotégeant le cadet, capricieux, jouant au bébé, agissant en douce, mais pourtant souvent à l’origine des contrariétés paternelles.
La scène finale, qui ne sera pas dévoilée ici, ne peut que tirer les larmes du spectateur. Elle est aussi délicate que bouleversante.
Les acteurs, principalement les enfants, sont exceptionnels. Avec son doux visage aux yeux clairs dans ce rôle marquant, le jeune Stefano Colagrande est inoubliable. Ce sera pourtant son seul et unique film.
– Extrait de L’incompris :