Le 17 mars 2014
- Scénariste : Gérard Cousseau>
- Dessinateur : Damien Cuvillier
- Genre : Drame, Historique
- Editeur : Grand Angle
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 1er février 2014
- Durée : 1
Les Editions Grand Angle nous offrent une belle BD sur fond de seconde guerre mondiale, traitant de l’amitié naissante entre un jeune breton et un russe blanc.
Résumé :
Les Souliers Rouges relate l’aventure de Jules, jeune homme habitant au village de Saint-Nicolas-du-Pélem. Rien de bien intrigant, sauf que nous sommes le cinq juin 1944 et que la vie de Jules va basculer. Non pas à cause du débarquement de Normandie, mais à cause d’un geste inconsidéré et d’un malencontreux hasard...
Notre avis :
Une histoire inspiré de plusieurs faits réels, que Gérard Cousseau a réuni dans le même espace-temps pour donner naissance à cette série. Une histoire d’amitié entre deux personnages que tout oppose, comme d’habitude me direz-vous. Jules est Breton, jeune, campagnard, amoureux et connaisseur de la nature, Georges est Russe, anti-bolchévik, citadin, amoureux des connaissances et cultivé. Cette rencontre improbable va se dérouler sous nos yeux et la camaraderie va naître entre ces deux étrangers, de la même manière que notre sympathie éclot à l’égard de ces deux personnages.
Notre intérêt pour eux est renforcé car la petite ironie dramatique de la date de l’action, le 5 juin 1944, nous donne l’avantage de savoir exactement ce que l’Histoire leur réserve, alors que eux l’ignorent encore.
Malgré cette trame classique, les personnages sont intéressants parce qu’ils sortent du manichéisme méchants allemands et gentils résistants. L’homme peut être bon ou mauvais, généreux ou dégueulasse, indépendamment de ses choix politiques ou sociaux. Là où les choses se gâtent un peu, c’est avec le personnage du milicien qui est une véritable ordure. Les pures ordures existent, ça ne fait aucun doute. Mais dans une histoire où les hommes sont si humains, Daiguer le milicien contraste d’autant plus violemment. Cela permet, par contre, d’avoir un ennemi à haïr sur lequel le lecteur peut sans hésitation focaliser toute sa rancœur. Et l’on n’a qu’une hâte, que ce sinistre individu finisse six pieds sous terre... Même un seul pied ferait très bien l’affaire !
La construction enchaîne des petits événements qui s’agencent pour amener au drame final. Les faits imbriqués ne choquent jamais, Gérard Cousseau opérant par petites touches toutes en finesse. Et en quelques instants, nous voilà collés aux basques de Jules et Georges, attendant de connaître avec impatience le dénouement de leur destin avec, ancrés dans le cœur, la tristesse de pressentir que tout cela finira mal.
Les dessins de Damien Cuvillier servent en toute simplicité et ce n’est pas là son moindre talent, cette histoire.
Son trait réaliste, ses personnages expressifs, ses décors si présents, ses couleurs si douces nous emmènent sur les pas de Jules.
Le choix de ne pas mettre un net contour tracé aux cases donne une grande force aux dessins. Tout à coup, ces planches semblent composées de petites toiles se chevauchant, se croisant, se côtoyant avec calme, même quand les événements se précipitent et que la mort étend son aile sur ce petit village.
Le cadrage se fait en trois à quatre bandes de une à quatre cases. Les cases varient de taille et de largeur, permettant d’offrir une variété de cadrages et mêmes des dessins sur une demi-page, renforçant pleinement une ambiance, une atmosphère, une tension.
Les angles de vues sont classiques, mais permettent d’alterner les plans serrés et larges et sont utilisés pour servir le récit au mieux.
L’histoire se finit sur un cliffhanger intense qui nous donne l’envie de savoir la suite. Que va-t-il arriver à Jules ? À Georges ? Que vont-ils faire ? Et nous, qu’aurions-nous fait à leur place ?
Les Souliers Rouges nous offre un voyage touchant de simplicité dans un monde où rôde une mort brutale. Gérard Cousseau nous rappelle qu’il suffit de peu pour voir naître une amitié, même dans les circonstances difficiles. Et comme le dit Georges, « Les coïncidences n’existent pas, il y a seulement des chemins que nos inconscients désirent voir se croiser... ». Alors laissez votre chemin croiser celui de cette histoire.
Galerie photos
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