Péril jaune
Le 9 février 2006
La série atteint son rythme de croisière et son visionnage constitue un excellent divertissement.
- Réalisateur : Matt Groening
- Genre : Animation
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : Fox Pathé Europa
– Durée : 4h
La série atteint son rythme de croisière et son visionnage constitue un excellent divertissement.
L’argument : Les Simpson ! La famille la plus jaune et la plus barjo des Etats-Unis. L’une des séries les plus longues de l’histoire de la télévision. Ses secrets ? Des thèmes universels, un gag à la minute, une bonne pointe d’humour noir et grinçant et une bonne dose de politiquement incorrect...
Notre avis : Oubliez toutes les sitcoms poussives et les séries d’animation mollassonnes, la famille américaine la plus drôle et la plus déjantée est de retour dans une sixième saison qui marque l’année de la consécration. On y retrouve les qualités qui sont la marque de fabrique de la série : un humour premier degré assez réjouissant, un univers que l’on retrouve avec plaisir et dont la multitude de détails fait le régal des fans, avec une satire discrète de l’American way of life qui apparaît en filigrane. Les vrais fans des Simpsons apprécient tout particulièrement le monde parfaitement cohérent mis en place par Matt Groening. A Springfield, les personnages secondaires, les lieux et les institutions ont une histoire et peuvent connaître des évolutions, à la différence notable des Simpsons eux-mêmes qui restent comme figés dans le temps malgré l’accumulation invraisemblable de péripéties et d’aventures qui se succèdent d’épisode en épisode (comme la petite Maggie qui demeure à l’état de bambin). En guise de clin d’œil, Bart se fait d’ailleurs la réflexion à voix haute que malgré les années qui passent, ses habits et sa taille restent immuablement les mêmes. Cette trame évolutive permet de mettre en place des running-gags savoureux (comme le fait que malgré toutes leurs aventures communes, Monsieur Burns ne se souvienne jamais du nom d’Homer Simpson, ce qui devient effectivement hilarant à force de répétitions).
Homer, le père de famille, est certainement le personnage le plus fascinant des Simpson puisqu’il incarne à lui seul toutes les petites faiblesses du genre humain : paresse, gourmandise, veulerie, avarice, méchanceté gratuite... Mais malgré ses défauts, et même s’il succombe assez facilement aux sirènes de la société de consommation, il demeure un père de famille responsable et affectueux, et ce sont ses contradictions qui le rendent plus humain que la plupart des autres personnages de la série. Grâce à toutes ses imperfections et à son incroyable stupidité, Homer est l’un des principaux ressorts comiques des Simpson. Il reflète en même temps une image caricaturale de la middle class américaine dont les travers sont ici gentiment brocardés. Autre caractéristique, cette sixième saison abonde de références cinématographiques, qu’elles soient appuyées (comme le remake simpsonien de Fenêtre sur cour) ou exprimées fugitivement sous forme de clin d’œil (dans Bart contre l’Australie on peut apercevoir parmi une troupe d’Aussies vindicatifs un personnage tiré de Mad Max).
Les Simpson puisent ainsi sans retenue dans le 7e art pour offrir des épisodes cultes comme Homer the Great, avec des références au Dernier Empereur et L’homme qui voulut être roi (la franc-maçonnerie étant ici remplacée par la mystérieuse et toute-puissante "confrérie des tailleurs de pierres"). Du côté des parodies, l’épisode spécial Halloween qui réapparaît d’année en année remplit bien son office. Cette friandise est toujours appréciée des fans car elle permet une transgression des codes de la série (les épisodes se terminent en général toujours très mal). Les amateurs de détournement à la Scary movie apprécieront dans cette sixième saison une parodie de Shining et une histoire sur les voyages dans le temps inspirée d’une nouvelle de Ray Bradbury (A sound of thunder, 1953), et qui sert aussi de trame au récent long métrage L’effet papillon.
Le DVD
Le(s) supplément(s) à ne pas rater : Outre les guest-stars et les traditionnels épisodes avec de vrais morceaux de comédie musicale à l’intérieur, le coffret DVD contient quelques curiosités comme l’épisode où Jay Sherman, un critique de cinéma new-yorkais, héros d’une série d’animation qui a été diffusée un temps en France, se joint au Simpsons dans un cross-over improbable. Le résultat est d’ailleurs peu convaincant. Mais surtout il y a l’épisode qui a inspiré la charte graphique du coffret DVD, Qui a tué Monsieur Burns ?, un épisode qui se conclut par un cliffhanger insoutenable et dont la suite sera visible pour la septième saison. Les bonus (dont certains sont cachés) sont assez variés et passionneront plus sûrement les fans inconditionnels et les férus d’animation. Il y a cependant peu de véritables surprises, mais c’est une loi du genre dans les bonus DVD. Malgré tout, il est toujours drôle de voir des publicités américaines mettant en scène les Simpson.
Image & son : Sur le plan de la technique, même si la qualité de l’animation a quelque peu vieilli, elle est sans comparaison avec les premières saisons. L’image est claire et le son est impeccable. On notera quelques gimmicks musicaux, clins d’œil aux génériques des séries X-files et Urgences. Soulignons l’excellent travail des doubleurs français qui ont véritablement contribué à donner une identité propre aux Simpson dans l’Hexagone. Le support DVD permet de visionner les épisodes en écoutant les voix originales, ce qui est aussi intéressant car certains jeux de mots, difficilement traduisibles en français, deviennent enfin accessibles pour peu que l’on soit familiarisé avec la langue de l’Oncle Sam. En même temps, les voix françaises sont tellement réussies ! Cruel dilemme...
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bbjj83 2 avril 2007
Les Simpson (saison 6)
Les Simpsons sont toujours aussi drôles.
Pas de déception.
J’adore et les fans qui n’ont pas encore vu cette saison vont se régaler.