Le 28 mars 2020
- Scénariste : Max Allan Collins>
- Dessinateur : Richard Piers Rayner
- Collection : Contrebande
- Genre : Policier
- Editeur : Delcourt
- Date de sortie : 29 août 2002
Un récit en noir et blanc, fait de haine et d’amour. Surprenant de précision et de justesse.
Copyright Delcourt
Critique : On sent que Max Allan Collins a l’habitude d’écrire des récits noirs et qu’il sait mener une intrigue à la manière des plus grands scénaristes américains. Ces Sentiers de la perdition sont aussi sombres que les dessins de Richard Piers Rayner. Le tandem fonctionne donc parfaitement.
Nous sommes du côté de Chicago, dans les années 30, en pleine période de prohibition. Les réseaux mafieux en profitent pour mettre en place des marchés parallèles. La bande de Looney, sous la coupe d’Al Capone, est l’une des plus actives et emploie Michael O’Sullivan, un catholique irlandais, pour effectuer les sales besognes. Surnommé "l’ange de la mort", ce père de deux enfants va surprendre l’un de ses fils en train de l’épier lors d’un rendez-vous qui tourne au massacre. Le mythe est brisé. L’harmonieuse image de père de famille qu’il a transmise à ses garçons est entachée.
Mais Looney décide de supprimer O’Sullivan malgré son indéfectible soutien. Il charge son fils d’abattre la femme et les enfants de son homme de main. L’un des garçons, le narrateur de l’histoire, va réussir à s’échapper. C’est donc accompagné de ce fils que l’ange de la mort va errer sur les routes, avec pour unique but se venger de la famille Looney, quitte à affronter le puissant Al Capone.
La symbiose entre le texte et le dessin est étonnante à plus d’un titre. Le personnage principal, tout d’abord. Tantôt en proie à la colère et avide de vengeance, tantôt dévoué à Dieu et à sa famille, O’Sullivan porte en lui une part d’ombre et de lumière. Rayner ne s’y est pas trompé, en jouant énormément sur les contrastes en fonction des situations. Ce personnage, parfois caché, véritablement fondu dans le décor, peut soudain sortir de l’ombre lorsque le bien reprend le dessus. Etonnamment, les protagonistes de cette histoire ne desserrent jamais les lèvres, révélant ainsi le côté froid et calculateur de leurs caractères. Malgré tout, la vie émane de ces personnages, avec une intensité absolue. Il n’y a qu’à voir comment sont représentés Al Capone et Eliott Ness pour s’en convaincre.
Les décors sont finement travaillés. Le jeu consistant à rendre le reflet des vitres, par exemple, est un modèle de précision, de méticulosité et de justesse. Cet ouvrage est une véritable réussite, tant scénario et illustrations semblent en harmonie du début à la fin. Récit noir, sobre et prenant, Les sentiers de la perdition dévoile tout le talent d’une équipe totalement en phase avec l’âme de son récit.
287 pages
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