Le 18 août 2022
- Scénariste : Sakae Saito>
- Dessinateur : Sakae Saito
- Genre : Seinen
- Editeur : Doki-Doki
- Famille : Manga
- Date de sortie : 13 juillet 2022
- Durée : 1
Sakae Saito écrit et dessine cette histoire étonnante, sombre avec ce pays détruit, où la nature domine les ruines des grands immeubles, où personne ne rôde, mais solaire par ce road-trip qui vise à redécouvrir un Japon qui n’existe plus, avec ces deux personnages dynamiques et attachants !
Résumé : {Les Promeneuses de l’apocalypse T.1} raconte le road-trip à moto de Yoko et Airi, deux jeunes filles qui traversent le Japon pour découvrir certains de ses grands lieux. Mais nous sommes dans un pays dévasté où la nature a repris ses droits, où il ne reste – presque - plus personne. Yoko ne choisit pas les sites qu’elle visite au hasard, elle suit la trace de sa sœur...
Critique : La couverture donne le ton. Immeubles écroulés, route délabrée et deux jeunes filles à moto, souriantes. C’est ce contraste qui fait toute la force du récit. Pas de lutte pour la survie, elle s’arrête dans des anciennes maisons, des vieux immeubles, et trouvent de la nourriture lyophilisée, des conserves, et repartent. Elles remontent le trajet de la soeur de Yoko. Veut-elle la retrouver ? Probablement, mais ces infos nous sont distillées au fur et à mesure de ce premier tome.
Finalement, la quête de cette soeur n’est pas omniprésente non plus dans le récit. L’histoire prend son temps, c’est avant tout un récit de voyage, de découverte, pour les deux héroïnes et pour nous aussi, que l’on connaisse le Japon ou pas. Cela reste étonnant de voir ces villes détruites. Des images de « l’ancien temps » nous les rappellent au sommet de leur gloire, pour ceux et celles qui n’ont jamais été au pays du soleil levant.
Yoko a également des réminiscences du passé dans ses rêves. Un autre mystère qui se développera au fur et à mesure de l’histoire.
Et bien sûr, pas de road-trip sans rencontres ! Celles-ci sont variées au cours de ce premier tome. Nous ne vous en dirons pas plus, car elles contribuent à l’ambiance du récit, tour à tour dangereuses, drôles ou émouvantes.
On se plaît, lors de la lecture, à ne pas avoir de but précis autre que la route, qu’avancer, et trouver des solutions au coup par coup face au problèmes du trajet (un pont effondré, une zone inondée...).
© by SAITO Sakae / Kadokawa Shoten / Doki-Doki pour la traduction française
Saeke Saito a choisi une histoire entre le mouvement et la contemplation qui se situe hors des canons de la dramaturgie classique, et qui fonctionne bien. Son trait abouti suit les codes du manga, personnages stylisés aux grands yeux, noir et blanc, rehaussé de trames de gris, décors hyper-réalistes qui contribuent grandement à la réussite de cette BD. Par contre, l’auteure utilise une composition variée mais pas explosive. Les cases s’enchaînent et savent tout d’un coup nous laisser le temps de découvrir un paysage, un panorama, une ville abandonnée...
Ce premier tome est un beau début pour un récit qui nous entraîne sur la route, enfin, sur ce qui était la route du temps où notre monde vivait encore... Espérons que Saeke Saito saura trouver les variations tout en gardant ce rythme délicat, aux frontières de la narration habituelle. On a hâte de le savoir en lisant la suite de ce manga.
200 pages – 7,50 €
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