Le 30 septembre 2006

Officier dans les jardins du Sénat : un défi osé !
Dans le cadre du festival Quartiers d’été, Les Pascals étaient invités à enflammer quatre squares de la capitale. Pour la dernière date, ils officiaient dans les jardins du Sénat, le défi était à la mesure de la performance : osé.
Les Pascals (hommage à Pascal Comelade) c’est une tribu de douze musiciens japonais composée d’une section de cordes, d’un cuivre, d’un guitariste-banjoïste, d’une section rythmique, d’un chef d’orchestre au pianica (instrument de prédilection des écoliers japonais) et de chanteuses. Les joyeux Nippons attifés de tenues bigarrées ont joué devant un parterre hétéroclite de retraités, badauds et autres flâneurs (pas de sénateur par contre). Ishikawa Koji, le bruitiste, a été à coup sûr l’élément le plus impressionnant du show. Vêtu d’un pagne et d’un soutien-gorge, justifié par un embonpoint post-sumotique, il a commencé le set le visage fermé pour bientôt bondir sur scène se muant en véritable incarnation du bouddha ébahi utilisant maints petits objets (ukulélé, cloche à vache, jouets...) pour agrémenter les compositions de trouvailles sonores. La sagesse de façade des onze autres membres va éclater ponctuellement du violoncelliste qui sur un titre doux et bucolique se lève, manie son violoncelle comme un sabre et finit par lui raboter la pointe à l’aide d’une ponceuse, au banjoïste qui se lance dans une danse de saloon ou brandit une tête chevelue avant de la jeter sur scène. Les morceaux joués sont tirés de leur premier album Dodesukaden, sorti sur Label Bleu, un curieux opus aux influences bigarrées dans lequel on retrouve aussi bien la pop balkanique, la country, la musique martiale irlandaise, des envolées mélancoliques dignes de Yann Tiersen ou des consonances pop 60’s. Révélation des Transmusicales de Rennes en 2001, les Pascals est une étrange formation qui offre un spectacle aux confluences de la musique, du mime et de la performance. À voir !