Le 27 janvier 2023
Après Les Municipaux, ces héros, les Chevaliers du Fiel ont signé le film comique le plus nul de la décennie 2010. Pas un mince exploit.
- Réalisateurs : Éric Carrière - Francis Ginibre
- Acteurs : Bruno Lochet, Marthe Villalonga, Lionel Abelanski, Chantal Ladesou, Sophie Mounicot, Éric Carrière, Francis Ginibre, Liane Foly
- Genre : Comédie, Nanar
- Nationalité : Français
- Distributeur : Apollo Films
- Durée : 1h39mn
- Date télé : 26 juin 2024 22:38
- Chaîne : C Star
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Critique : Suite nullissime d’un premier opus qui avait déjà œuvré dans la débilité, Les municipaux, trop c’est trop semble avoir puisé à la source, couleur petit jaune, des films de Max Pécas ou Philippe Clair : d’une vulgarité sans peu d’équivalents dans la comédie française de ces dernières années, il est un catalogue de scènes outrancières : on s’y énerve à cause d’un Pastis 45 déguisé en 51 (Bruno Lochet, bien loin des Deschiens), on y envisage que les allusions grivoises de Céline, la femme d’un patron de banque, qui caresse une barre en inox, puisse susciter l’hilarité, on y privilégie les dialogues poétiques ("j’ai les seins qui font ventouse") ou d’une absurdité qui n’égale pas Ionesco ("Je pars, et après ? - Après, je pars ? Tu pars, il part, nous partons..."), on s’accommode de calembours au point d’Alençon ("L’ego est une fiction" - Lego, le jeu ?") ou de métaphores poétiques ("Mon corps est une maison des jeunes avec de nombreux ateliers et ils sont tous ouverts"), on y multiplie les gros plans sur les postérieurs féminins ou sur leurs seins, on s’y trompe sur l’Internationale ("sera le gendre humain", deux minutes de conflits à propos de cette méprise), on attire un pied-noir avec du couscous pour le faire sortir de sa maison. Enfin, les protagonistes, affublés de cagoules du FLNC, envisagent un chantage aux images compromettantes, pour que le maire renonce à ses projets de licenciements. N’en jetez plus.
Ce faux film, qui est une juxtaposition de sketchs consternants, ferait passer n’importe quelle pochade de Franck Dubosc pour un chef-d’œuvre de Robert Bresson.
Il y a certes un semblant d’histoire - un plan de réduction de l’effectif municipal que les employés combattent de toutes leurs forces -, mais comme de l’anis dilué dans des blaques de banquet, écrites sur un coin de nappe, à quatre heures du matin. Bref, on est en plein cauchemar vintage.
Le réveil n’a lieu qu’au générique. Et encore : on a le droit à un bêtisier du tournage.
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