Le 6 juillet 2020
Si la structure de ce premier film naturaliste ne surprend pas, Les meilleures intentions est toutefois une chronique familiale à la fois sensible et vivante, qui distille une émotion certaine. Les comédiens y sont très convaincants.
- Réalisateur : Ana García Blaya
- Acteurs : Javier Drolas, Amanda Minujín,, Sebastián Arzeno
- Genre : Drame
- Nationalité : Argentin
- Distributeur : Épicentre Films
- Durée : 1h27min
- Titre original : Las Buenas Intenciones
- Date de sortie : 15 juillet 2020
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Résumé : Début des années 90. Amanda, l’ainée de 10 ans, son frère et sa sœur vivent alternativement sous le toit de leurs parents séparés à Buenos Aires. Le statu quo est bouleversé lorsque leur mère annonce vouloir déménager avec son compagnon au Paraguay en amenant les enfants avec elle. Amanda se sent plus proche de son père « bohème », sa mère étant plus stricte mais plus responsable. Elle devra se battre pour faire entendre sa voix.
Critique : Inspiré de sa propre vie, le scénario du film Les meilleures intentions, écrit en 2010, a permis à Ana Garcia Blaya de remporter le concours du premier long métrage de l’Institut National du Cinéma et des Arts Audiovisuels. Ce prix l’incite à passer derrière la caméra, pour signer une chronique familiale dont le naturalisme s’accorde avec les intentions : se mettre à hauteur des personnages, sans velléité moralisante, éclairer la psychologie des protagonistes par des situations quotidiennes, montrer comment les membres d’une famille, parents et enfants, gèrent une séparation, sans cesse sur la brèche de leurs désirs : ainsi, le père, Gustavo, ne parvient pas à décrocher avec sa vie de célibataire, rythmant son existence au son d’une guitare qu’il empoigne volontiers pour jouer avec ses amis, plongeant avec délectation dans une piscine où s’amusent des jeunes femmes, fumant dans le lit à proximité de ses enfants, vibrant au stade devant les exploits des footballeurs argentins, bref dictant à sa petite tribu le tempo de son existence ; il subira les récriminations de son ex-femme, Cécilia, qui pointe son immaturité et ses retards. Celle-ci a refait sa vie avec un autre homme.
- Copyright Epicentre Films
La première partie du film laisse la part belle à cette figure vibrionnante, ainsi qu’à ses trois enfants qui s’accommodent globalement de cette bohème joyeuse. Le long métrage documente aussi la décennie 90, la saisit jusqu’au grain des vidéos tournées au caméscope, sans surligner la nostalgie. Mais elle est là, en filigrane.
La deuxième partie orchestre la prévisible épreuve imposée au protagoniste à partir d’un élément perturbateur : le départ programmé de Cécilia pour Asunción, qui engendre la nécessité d’un choix pour son fils et ses deux filles. Au centre des enjeux, se trouve l’aînée, Amanda, bien décidée à ne pas quitter son père. Soutenant le regard de Gustavo et celui de sa mère sans ciller, elle incarne la dimension initiatique que la réalisatrice privilégie à travers ce premier film réussi, dont la fin est à bien des égards émouvante.
- Copyright Epicentre Films
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