Le 29 mars 2018
- Scénariste : Flore Balthazar>
- Dessinateur : Flore Balthazar
- Collection : Aire Libre
- Genre : Historique
- Editeur : Dupuis
- Date de sortie : 23 février 2018
Un exemple captivant du quotidien des femmes sous l’Occupation.
Résumé : Dans la ville de Louvières en 1939, lorsque débute la Seconde Guerre mondiale, chacun et chacune espère qu’elle ne durera pas, et qu’elle épargnera ceux que l’on aime. Lorsque les Allemands prennent possession de la ville, la vie continue, plus resserrée, parfois tordue, voire étranglée par l’Occupation. Mais elle continue...
L’idée de se servir du journal intime d’une jeune fille de l’époque, modifié par d’autres témoignages, agrémenté de fiction et de poésie, n’est pas pour déplaire aux amateurs de la Grande Histoire, mais aussi de la Petite. Car Les Louves aborde un sujet en forme d’autoroute scénaristique, mais en le traitant à un niveau écarté, par un petit chemin inconnu, qui pourrait sembler ennuyeux, lent et futile. Il n’en est rien, cet album s’intéresse au quotidien, aux petits tracas, aux tentatives de résistance, aux regrets et à la nostalgie de la paix, en croisant les destins proches de plusieurs femmes, d’une famille en particulier, à laquelle se joint quelques autres protagonistes. Les femmes, jeunes filles avides de liberté ou vieilles habituées aux ravages de la guerre, les espoirs et envies sont différentes mais toutes se rejoignent sur un point : le monde doit évoluer, les droits également. Un message évidemment implicite, mais qui donne une portée sociale et politique à l’œuvre, ajoutant au décorum réaliste et pathétique qui en fait un excellent documentaire graphique.
© Dupuis
Le graphisme, sans trait forcé, sans couleurs extravagantes ou volontés de trop en faire, est parfait pour rendre cet état d’attentisme latent, de maigres joies et de longues douleurs. Les bombardements ne seront finalement présents qu’à la fin du livre, les balles et les chars étant absents du paysage de cette petite ville de Belgique. Pas d’échanges de tirs, pas de grandes manœuvres ou coups d’éclats de résistants, qui se content de distribuer des tracts ou un journal interdit. Les planches vont dans ce sens : il y a une certaine pudeur, chez ces femmes propulsées chefs de maison, qui se retrouve dans leurs traits, fins et délicats, sans grimaces d’horreur, mais plutôt réservées, discrètes et taciturnes.
© Dupuis
Décrire la complexité des sentiments et des rapports dans une ville secondaire occupée, retranscrire les angoisses et les tracas de chaque journée des héroïnes du quotidien, voilà des ambitions qui pourraient passer pour basses mais qui font partie des plus hautes. Elles sont d’ailleurs relevées avec un charisme fou, pour un sujet pourtant proche du documentaire.
200 pages- 18€
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Galerie photos
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