Touche pas à mes super-héros !
Le 29 mai 2020
Cette suite des Indestructibles, la meilleure jamais créée par les studios à la lampe depuis celles des Toy Story, est largement à la hauteur de ce que l’on pouvait en attendre. Brad Bird n’a rien perdu de sa puissance créatrice, ni de sa rigueur narrative et artistique. Bien joué !
- Réalisateur : Brad Bird
- Genre : Animation, Film de super-héros
- Nationalité : Américain
- Distributeur : The Walt Disney Company France
- Durée : 1h58mn
- Date télé : 29 mai 2020 21:05
- Chaîne : Canal +
- Titre original : The Incredibles 2
- Date de sortie : 4 juillet 2018
- Voir le dossier : Pixar, Les films Pixar
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Résumé : Notre famille de super-héros préférée est de retour ! Cette fois c’est Hélène qui se retrouve sur le devant de la scène laissant à Bob le soin de mener à bien les mille et une missions de la vie quotidienne et de s’occuper de Violette, Flèche et de bébé Jack-Jack. C’est un changement de rythme difficile pour la famille d’autant que personne ne mesure réellement l’étendue des incroyables pouvoirs du petit dernier… Lorsqu’un nouvel ennemi fait surface, la famille et Frozone vont devoir s’allier comme jamais pour déjouer son plan machiavélique.
Critique : Nous l’avons attendue pendant près de quatorze ans et elle est enfin là ! La suite des aventures de la super-famille Parr débarque forte d’un énorme carton au box-office américain à sa sortie : Les Indestructibles 2 s’annonce comme l’un des grands films événements de l’été.
Une telle attente est-elle cependant un gage de qualité pour ce nouvel opus, toujours écrit et réalisé par Brad Bird ? Affirmatif, répondons-nous avec conviction. Le réalisateur de Ratatouille et du Géant de fer voulait prendre le temps de réfléchir à une bonne histoire, qui ne soit pas simplement destinée à engranger des millions de dollars de recettes. Alors, que contient cette nouvelle histoire dont son papa semble si fier ?
- Copyright The Walt Disney Company France
Lorsque sa dernière mission contre le démolisseur tourne mal, la famille Parr est arrêtée et obligée de s’intégrer à la population ordinaire. Alors que Bob déprime à l’idée de retrouver un emploi, Hélène et lui sont abordés par Winston Deavor, PDG de la multinationale Deav-Tech, et par sa sœur Evelyn, une surdouée du high-tech. Pro-super-héros, ils proposent à Elastigirl de filmer ses exploits héroïques afin de redorer l’image des super-héros, toujours déclarés hors-la-loi par le gouvernement.
Hélène se retrouve donc en mission sur le terrain, tandis que Bob doit assumer les tâches domestiques et la gestion des enfants.
La franchise prend ici un virage féministe, en inversant les rôles culturellement établis par le patriarcat, sans tomber dans la complaisance : on rit à gorge déployée en voyant Bob aider Flèche à faire ses devoirs de maths, courir après le bébé qui découvre un à un ses pouvoirs sans les maîtriser et tenter de faire de la psychologie auprès de sa fille Violette, en pleine crise d’adolescence depuis que le garçon dont elle est amoureuse s’est fait effacer la mémoire après l’avoir vue sans son masque dans sa tenue de super-héroïne.
- Copyright The Walt Disney Company France
Il ne faut pas oublier que Les Indestructibles est moins une œuvre super-héroïque qu’une réflexion sur la famille. Les protagonistes ont les mêmes problèmes que n’importe qui, malgré leurs super-pouvoirs ; mais ceux-ci s’avèrent très utiles pour combattre un nouveau méchant venu plonger la ville dans le chaos : l’hypnotiseur, comme il se fait appeler, pointe du doigt la dépendance des gens aux super-héros… et aux écrans, dont il se serre pour contrôler ses victimes et commettre des crimes sans se salir les mains. Son objectif : décrédibiliser les super-héros, à qui il reproche leur ego surdimensionné et leur manque d’humanité.
Certes, des indices remarquables, disséminés dans certaines séquences et certains dialogues, nous permettent de deviner facilement qui se cache derrière le masque du méchant. Pour le reste, Pixar nous convie à un véritable feu d’artifice de gags et de scènes d’action palpitantes !
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Elastigirl se tord et se détend dans tous les sens. Bob a toujours la même force surhumaine, Violette maîtrise ses champs de force à la perfection, Flèche fonce comme son nom l’indique, et bébé Jack-Jack déborde de pouvoirs tous plus surprenants et ahurissants les uns que les autres : il traverse les murs comme un fantôme, disparaît dans une mystérieuse quatrième dimension, se transforme en petit monstre quand il veut des cookies, lance des lasers avec les yeux… jusqu’à se battre avec un raton laveur, entre autres choses.
Ça grouille de trouvailles et d’inventivité, sans pour autant s’enfermer dans la surenchère sensationnelle : en alternant scènes d’action spectaculaires à la Marvel et séquences en famille intimes, drôles et tendres, le film échappe aux conventions populaires et commerciales du blockbuster traditionnel... et même du cinéma d’animation : alors que ce dernier est souvent considéré à tort comme un médium exclusivement réservé au jeune public, Pixar en explore une nouvelle fois toutes les possibilités plastiques et esthétiques, notamment à travers des décors au design expressionniste façon Metropolis et les pouvoirs abracadabrants des super-héros (il y a même des petits nouveaux, mais chut…). Sans oublier la musique moderne et stylisée de Michael Giacchino, qui achève de donner à ce second opus sa dimension transgénérationnelle, contemporaine et avant-gardiste, bref, intemporelle.
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