Les fleurs de grand frère - La chronique BD

Ode douce à la différence, d’une manière métaphorique, ce récit intitulé Les fleurs de grand frère est une sorte de Métamorphose de Kafka atténuée, plus délicate et plus câline. Éloge de la beauté éphémère, de l’amour de chaque chose, ce récit complet suit un rythme tranquille, celui des saisons, pour justifier une histoire fantastique, irréelle mais terriblement poétique. Chaque réaction de personnage est attendue, chaque changement est perçu comme un chant qui aborderait des temps à la fois similaires et changeants, affleurant de lyrisme et de bons sentiments, qui ne manquent pas de faire parfois venir les larmes aux yeux du lecteur devant une naïveté et une spontanéité face à un surnaturel métaphorique.

Gaëlle Geniller / Delcourt

Pas de doute, Gaëlle Geniller a installé un dessin souple et sucré, comme un velours de couleurs chatoyantes et paisibles qui enveloppent un album comme un cocon. Les changements des saisons sont évidemment perceptibles, notamment sur la tête du grand frère, mais tout s’enchaîne sans heurt, sans froissement, lisse et liant au possible grâce aux mines réjouies des garçons et à l’élégance des végétaux.

Gaëlle Geniller / Delcourt

Véritable hymne au respect et à l’amour, Les fleurs de grand frère est à recommander pour les âmes sensibles en priorité, mais il faut aller au-delà, tant son aspect et son message ont vocation à toucher et se répandre parmi le plus grand nombre.