Moi, un Noir
Le 16 octobre 2009
Le producteur Pierre Javaux filme un sujet historiquement important : les tirailleurs sénégalais durant la drôle de guerre. Résultat brouillon !
- Réalisateur : Pierre Javaux
- Acteurs : Michel Serrault, William Nadylam
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français
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Le producteur Pierre Javaux s’installe derrière la caméra pour filmer un sujet historiquement important : le sacrifice insignifiant des tirailleurs sénégalais durant les deux guerres mondiales. Le résultat est malheureusement raté.
L’argument : France, mai 1940. A la veille de l’occupation allemande, dans un village déserté des Ardennes, un grand-père bougon et ses petits-enfants voient leur vie bouleversée par l’arrivée d’un groupe de tirailleurs sénégalais...
Notre avis : Pierre Javaux est surtout connu pour avoir produit les deux premiers films de Marc Esposito, Le cœur des hommes et Toute la beauté du monde. Globe-trotter dans l’âme, son souhait à toujours été de filmer une histoire où il serait question de tolérance. Dans Les enfants du Pays, il aspire à créer un profond malaise en ressuscitant la période de ces soldats de l’infortune et en pointant du doigt une administration amnésique qui s’est toujours gardée de leur accorder la citoyenneté française.
Afin de mieux délivrer ce double message, l’auteur place son film sous le signe de la comédie, registre qui lui permet une confrontation burlesque entre deux cultures totalement opposées, l’Afrique colonisée et l’Europe.
L’atout principal de cette idée réside dans le personnage composé par Michel Serrault, représentatif d’une France à la fois progressive et réactionnaire. La réaction première de ce grand-père bougon est emblématique d’une crainte et non d’un racisme latent. Au fil des jours, il finira par prendre du recul et comprendre la situation critique de ces soldats étrangers.
Ce genre de sujet s’avère délicat à filmer. Utiliser les poncifs que suscitait cette période historiquement trouble est nécessaire pour pointer du doigt la bêtise humaine (le parallèle entre le pot de Banania et la tête d’un des tirailleurs sénégalais). De plus, il faut reconnaître qu’il est toujours intéressant de poser les questions, de les confronter à une vérité ambiguë, mais qu’il est difficile de flirter avec ces embrouilles. Dans ce cas précis, la farce que distillent certaines séquences du film, prend trop souvent le dessus sur la réflexion. En conséquence, Javaux peine à approfondir son sujet de départ, ce qui donne au film un air de flottement, quelque chose que l’on voit mais que l’on oublie vite. Une forme de poésie absente d’une œuvre dont le thème principal est la découverte de l’Autre. Dommage !
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