Le 2 mai 2004
- Auteur : Paul Guimard
- Voir le dossier : Nécrologie
L’écrivain s’est éteint le 2 mai 2004. Retour sur les choses de sa vie.
Il n’y aura plus de choses de la vie pour Paul Guimard. L’écrivain s’est éteint dimanche 2 mai à l’hôpital d’Hyères. Il avait 83 ans. Homme de mer, homme de littérature, deux passions pour une vie placée sous le signe de l’amitié et de l’humanisme. De l’amour aussi et de la complicité avec sa compagne, l’écrivaine Benoîte Groult, qu’il avait épousée en 1951 et qui disait de lui qu’il était un vrai "féministe". Magnifique compliment de la part de celle qui a été, qui est toujours, à la pointe du combat de la cause des femmes.
Une carrière ? C’était le moindre des soucis de Paul Guimard, le cœur à gauche mais se méfiant des appareils et imperméable au parisianisme. Fidèle ami de François Mitterand, il a cependant été brièvement conseiller à la présidence de la République, de 1981 à 1982 - une expérience qu’il regardera plus tard avec un détachement amusé - et membre de la Haute Autorité de la communication audiovisuelle, de 1982 à 1986.
Naviguer et écrire, c’est la vie que s’était choisie ce Breton et qu’il s’est donné les moyens de vivre pleinement. Après des débuts dans le journalisme, il débute en fanfare dans le monde des lettres avec un grand prix de l’Humour pour son premier roman, Les faux frères (1956), puis un prix Interallié un an plus tard pour le second, Rue du Havre. En 1961, il publie L’ironie du sort qu’adaptera au cinéma Edouard Molinaro (avec Claude Rich, Pierre Clémenti et Jacques Spiesser). Et puis c’est le grand départ pour le rêve d’une vie, le tour du monde sur son voilier, La Constance (c’est aussi le prénom de la fille qu’il a eue avec Benoîte Groult). En 1963, il est victime d’un accident dont il réchappe par miracle : cet événement lui inspirera Les choses de la vie, son roman le plus célèbre, adapté à l’écran par Claude Sautet avec Romy Schneider et Michel Piccoli. Dernier ouvrage qui clôturera cette première période, Le mauvais temps (1976), roman de mer et d’incompréhension devant la vieillesse qui pointe son nez. Peut-être son livre le plus abouti, mais aussi le plus désespéré.
Comme s’il avait tout dit, Paul Guimard se tait pendant douze ans. Puis enfin renoue avec la fiction après un passage par l’essai (Giroudoux ? Tiens..., 1988) et un changement d’éditeur (il quitte Gallimard pour Grasset). Il publie Un concours de circonstance (1988), puis L’âge de pierre, magnifique parabole sur la vieillesse et le sens de la vie, réponse apaisée au Mauvais temps, qui réconcilie enfin le M. Guimard qu’il était devenu pour les autres et le Paul qu’il était resté pour lui-même, à l’entrée dans l’âge mûr. Un homme qui accepte son destin.
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