Le 31 mars 2021
Bien loin de Bram Stoker, les Charlots revisitent le mythe de Dracula. Un navet sidéral.
- Réalisateurs : Jean-Pierre Desagnat - Jean-Pierre Vergne
- Acteurs : Gérard Jugnot, Jean Sarrus, Gérard Filippelli, Dora Doll, Andréas Voutsinas
- Genre : Comédie, Fantastique
- Nationalité : Français
- Distributeur : Planfilm Distribution
- Durée : 1h25min
- Date de sortie : 17 décembre 1980
Résumé : Dracula Junior est bien embêté. Seule une femme ressemblant à sa mère pourra se saisir de l’exilir lui redonnant tous ses pouvoirs. Il lance le détective Gaston Lepope à sa recherche. Après quelques recherches, il trouve enfin celle qu’il cherchait. Elle travaille sur un marché avec Phil, Jean et Gérard.
Critique : La cuvée 80 des Charlots est évidemment une nullité de compétition, mais qui se regarde avec un plaisir certain, parce que les acteurs suscitent vraiment la sympathie, en particulier Jean Sarrus, qui joue le bon copain naturellement jovial, si conscient de contribuer à un nanar de haut vol qu’il en est joyeux. Alors oui, les gags atteignent des sommets transylvaniens de débilité, du sauna en plein milieu de la forêt, au pendu qui demande un coup dans le tabouret, en passant par une tentative ridicule sur un cheval rétif, jusqu’aux effets de cape de Dracula, incarné par Andréas Voutsinas, le grand professeur de l’Actor’s Studio, dont la participation improbable à cette calamité demeure un des grands mystères du cinéma contemporain. D’autant que l’acteur n’a rien à défendre, si ce n’est l’obsession vaguement œdipienne de son personnage pour sa mère, qu’il croit réincarnée à travers la figure d’Ariane.
Dans un documentaire qui lui était consacré, Gérard Rinaldi a révélé que la réécriture du scénario s’était effectuée en quelques semaines. La précipitation peut s’évaluer à l’aune du résultat. Après une course-poursuite contre Lepope, un minable détective privé mandaté par le comte pour enlever la discrète Ariane, le film tourne en rond, ne sait que faire du château de Dracula où les personnages échouent, comme il se doit. Les gags s’espacent, ce qui n’est pas plus mal, diront certains. Le grand repas à la table de l’amphitryon se prolonge dans un ennui poli ou consterné. A la limite, Igor, le fidèle serviteur du vampire, est le seul qui s’efforce de ranimer la flamme, tentant une synthèse improbable entre Quasimodo et M. Preskovic. La fin du long métrage est du grand n’importe quoi, écrit sur un coin de nappe.
A sa sortie, cette nouvelle farce des Charlots confirmait que leur succès était déjà bien derrière eux. Ils tenteraient bien un comeback dans les années 80, avec Le Retour des bidasses en folie et Charlots connection, mais le bide de ces deux films révéla qu’une époque s’achevait. D’autres avaient repris le flambeau de la poilade.
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Bing570 13 avril 2021
Les Charlots contre Dracula - la critique du nanar
Petite rectification : c’est Le Retour des Bidasses en folie qui date des années 80, et non Les Bidasses en Folie qui est sorti une dizaine d’années plus tôt (et qui est quand même nettement moins mauvais à défaut d’être transcendant).