Les Amies de Papier . T3 . Treize envies de te revoir – La chronique BD

Les Amies de Papier tome 3 fête les retrouvailles de Charlotte qui se rend seule dans la famille de Meï pour passer l’été avec sa meilleure amie. Mais la vie réserve parfois quelques imprévus. Après l’incompréhension vient l’acceptation et aussi la fin de l’été. Nous repartons alors sur une nouvelle année, gardant toujours la structure générique de cette série : une lettre, une histoire sur quelques pages, une lettre... passant de Charlotte à Meï en fonction des histoires et des événements. L’arrivée des portables risque de mettre un coup à la relation épistolaire.

Mais le plus touchant dans ce récit est Meï et sa famille qui doivent faire face au divorce. Chacun des deux parents tente de reconstruire sa vie tant bien que mal, de s’occuper de la jeune adolescente et de son petit frère, Lilian. Bien sur, il y a des erreurs, des faux-pas, et ce de tous les côtés, mais malgré les bosses et les cahots, la famille décomposée avance doucement.
Du côté de Charlotte, le drame de l’incendie de la boulangerie parentale est du passé, ou presque. La jeune fille aura une révélation artistique qui va chambouler sa vie. Enfin, pour l’instant. Et les tomes à venir nous en diront probablement plus.

D’ailleurs, en parlant des tomes à venir, on peut se demander combien de temps durera cette série. Chaque tome représente une année, les suivrons-nous jusqu’à leur dix-huit ans ? Au-delà ? Ou nous arrêterons-nous avant ? Il est encore tôt pour le dire. Alors profitons des treize ans de Charlotte et Meï et nous verrons bien demain pour la suite.

Ingrid Chabbert, Christophe Cazenove, Cécile / Bamboo

Au dessin, Cécile nous offre un très beau tome, tout en rondeur et en douceur. Une case silencieuse libérant parfois plus d’émotion qu’une page de rencontres et de discussions. Et l’alternance permet habilement de passer du rire au drame, de la tendresse à la déception. On a hâte de lire la suite, car quatorze, quinze, seize ans, ce sont les années où le corps continue à se transformer. A quoi vont ressembler Meï et Charlotte dans un an ? Comment Cécile va les dessiner ?

Les personnages évoluent doucement, les look changent ou pas, et la couverture garde ce beau côté patchwork que l’on retrouve dans la BD avec l’alternance de lettres et d’histoires courtes.
Tout cela mis en couleur par Sandrine Cordurié, qui sait trouver les palettes douces pour marquer discrètement ce quotidien qui passe, et qui, pour des enfants bien plus émotifs que nous, adultes blasés, peut parfois porter son lot de frustration et d’angoisse.

Les Amies de Papier continue à se révéler une histoire touchante, avançant par petites touches, jusqu’au prochain tome, qu’on espère être encore plus émouvant que celui-ci...