L’étoffe des héros
Le 17 juin 2015
Authentique joyau oublié de l’animation japonaise, Les Ailes d’Honnéamise ressuscite grâce aux jolis efforts de l’éditeur @Anime. Parée d’une réalisation grandiose et d’une ambition assez folle pour son époque, l’œuvre fondatrice du prestigieux studio Gainax, comme le bon vin, continue de se bonifier avec le temps.
- Réalisateur : Hiroyuki Yamaga
- Genre : Drame, Science-fiction, Animation, Manga
- Nationalité : Japonais
- Editeur vidéo : @Anime
- Durée : 2h01mn
- Titre original : Ôritsu uchûgun Oneamisu no tsubasa
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– Date de sortie en DVD/Blu-ray : 15 avril 2015
Authentique joyau oublié de l’animation japonaise, Les Ailes d’Honnéamise ressuscite grâce aux jolis efforts de l’éditeur @Anime. Parée d’une réalisation grandiose et d’une ambition assez folle pour son époque, l’œuvre fondatrice du prestigieux studio Gainax, comme le bon vin, continue de se bonifier avec le temps.
L’argument : Imaginez un monde prêt à se lancer dans la conquête de l’espace... Imaginez que vous êtes Shiro, un jeune pilote sans avenir qui se retrouve engagé dans la Royal Space Force. Une rencontre fortuite avec Riquinni, une jeune femme dévote lance Shiro sur sa destinée : devenir le premier homme dans l’espace. Mais l’armée qui finance le projet veut utiliser le programme pour lancer une nouvelle guerre mondiale...
Notre avis : Premier long métrage éclot du prestigieux studio Gainax (Nadia : le secret de l’eau bleue, Neon Genesis Evangelion), Les ailes D’Honnéamise du réalisateur Hiroyuki Yamaga offre une vision uchronique de la conquête spatiale. À travers un univers parallèle doté de décors et d’une mise en scène grandioses, cette œuvre adulte, anti-commerciale et trop ambitieuse pour son époque, avait dû essuyer un échec cinglant lors de sa sortie en 1987, avec pour conséquence directe la mise en péril de l’avenir du studio fraîchement créé (Les ailes D’Honnéamise fût l’un des films d’animation les plus coûteux jamais produits au Japon avec un budget qui atteignit les 800 millions de yens en comptant la campagne de promotion).
La richesse scénaristique de cette petite perle tombée dans l’oubli convie à une expérience d’un élan politique, humain, spirituel et social d’une amplitude rarement atteinte dans le cinéma d’animation.
Les ailes d’Honnéamise frappe par sa maturité en explorant les rêves et les désillusions d’une humanité incarnée par Shiro, un jeune astronaute naïf, sur qui repose les espoirs de toute une nation. Le royaume d’Honnéamise qui traverse une crise économique aspire pourtant à devenir le premier à envoyer un homme dans l’espace.
Devenu un outil de propagande pour une gouvernance sans scrupule, notre apprenti héros se voit propulsé au rang de symbole vis-à-vis d’un peuple en pleine déliquescence sociale. Convaincu du bien-fondé de ce voyage en direction des étoiles par sa rencontre avec la pieuse Riquinni, il est bien loin d’imaginer qu’un complot politique vise à utiliser le programme spatial comme un subterfuge d’entrée en guerre avec l’ennemi voisin. Dans un climat délétère, sur fond de conflit armé, c’est partagé entre émotion, fascination, sentiment de délivrance et amertume que nous quitterons l’astronaute Shito et sa foi inébranlable.
Empreint d’une ambition folle, ce prodige technique au succès d’estime, véritable démonstration de savoir faire en matière d’animation traditionnelle de la part du studio Gainax, mérite amplement d’être redécouvert.
LE TEST DVD :
L’éditeur @Anime déterre un chef d’oeuvre oublié de l’animation japonaise dans un superbe écrin. Rien que pour l’initiative, on s’incline.
Les suppléments :
Seul un pilote majoritairement musical d’environ 4 minutes et la bande-annonce du film accompagnent l’édition DVD test qui nous a été fournie. À noter que le coffret combo DVD/Blu-ray inclut un livret de 20 pages que nous n’avons pas eu l’occasion de parcourir.
L’image :
Mis à part quelques rares scories et de légères textures un peu plus floues entourant certains plans fugitifs, rien à signaler, nous sommes en présence d’une copie admirablement restaurée.
Le son :
Si les pistes japonaises et françaises en DTS-HD 2.0 manquent de coffre, les dialogues se montrent parfaitement audibles (il est à signaler que le doublage français tient plutôt bien la route) et la délicate musique du film signée Ryûichi Sakamoto réussit à étoffer l’ensemble.
Galerie Photos
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