Le 24 mai 2003
La petite "Charlotte aux pommes" du papa gagâteau... Ce que Serge a fait de mieux, ce sont ses enfants dira-t-il. Charlotte voit le jour en 1971. En 1974, Gainsbourg écrit La poupée qui fait, Polnareff peut aller se rhabiller, et joue alors au jeune père découvrant les joies de son nouveau quotidien : "C’est une poupée qui fait pipi caca / Une poupée qui dit papa". Il remet ça en 82 sur le deuxième album reggae avec "Shush shush Charlotte". En visionnaire, il signe déjà un couplet testament à l’adresse de sa
fille.
Mais plus encore que ces chansons ouvertement dédiées à Charlotte, Gainsbourg va faire de sa fille un véritable objet d’idolâtrie et d’inspiration. Volontairement provocateur, Gainsbourg signe Lemon incest (1984), puis lui écrit un album entier en 1986. Rien d’essentiel sur ce disque, huit titres où papa vient à l’occasion placer sa voix et s’autocritiquer, tandis que la fille chantonne. Et puis il y a le film scandale, Charlotte for ever. Exercice de style, Serge clame son amour et réalise, Charlotte fait l’actrice, les journalistes n’y voient qu’inceste et pédophilie. Quand elle reçoit le César du meilleur espoir féminin pour L’effrontée, toute la famille est en larmes. Aujourd’hui, papa aurait été très fier de la carrière d’actrice de Charlotte...