Léa - la critique du film

Copyright Paname Distribution

Notre avis : Présenté cette année lors de la 8e édition Festival international du film policier de Beaune, Lea du cinéaste italien confirmé Marco Tullio Giordana (prix « un certain regard » au festival de Cannes 2003 pour Nos meilleures années) vient combiner avec une certaine adresse drame familial et fresque criminelle sous la mention « inspiré de faits réels ». Le film retrace une histoire à l’issue tragique, celle de la dérobade d’une mère et de sa fille, prêtent à bien des sacrifices pour s’extirper des griffes de la mafia calabraise. Au gré des ellipses narratives, sur une période couvrant pratiquement trois décennies, nous voilà liés au destin de Lea Garofalo, femme courage sous le joug d’un père et ex-compagnon affilié à l’une des organisations criminelles les plus dangereuses de la grande botte.
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Le cinéaste Marco Tullio Giordana dont l’œuvre a constamment été marquée par les événements politiques de l’Italie des années 1970 et par la lutte contre la mafia, retrace le combat d’une femme placé sous programme de protection des témoins pour tenter de trouver la paix et sécuriser sa fille, toujours au péril de sa vie. Un personnage fort capable de briser les codes du silence instaurés et de tenir tête à une institution surtout connue pour ses méthodes amorales, en particulier lorsqu’il s’agit de se débarrasser d’un gêneur menaçant son équilibre. Le rôle de Lea Garofalo colle à la peau d’une Vanessa Scalera à la partition intense et tout en justesse. La voici glissée à l’intérieur du costume d’une parfaite héroïne déterminée mais déjà condamnée. Diffusé à la télévision italienne en fin d’année 2015, Léa réussit à déboucher sur une proposition de cinéma pertinente en dépit d’un rythme légèrement tronqué et d’une réalisation d’ampleur moindre mais rigoureuse. Sur fond de menace latente, Marco Tullio Giordana orchestre une appréciable leçon de courage contemporaine. À l’italienne.