Le Troisième fils de Rome . T.3 . Sylla et Pompée - La chronique BD

La saga de l’Histoire cachée et alternative du Troisième Fils de Rome continue, en s’intéressant cette fois à une période propice à la division du peuple latin, et où l’implantation de ce complot se prête particulièrement : le temps des guerres civiles qui opposent Marius et Sylla, conflits meurtriers, sanglants, dont les coups d’état, batailles rangées et complots secrets ne pouvaient que convenir comme base historique aux auteurs de fiction. Ainsi, cette secte violente, dissidente et masquée s’intègre parfaitement, dans les milieux sordides de la prostitution jusqu’aux coulisses du pouvoir et ses orgies tout aussi malsaines. Face à des généraux et aux femmes d’influence, un personnage a droit à la couverture et à la lumière, une gladiatrice féroce mais juste. Une touche d’originalité pour un ensemble qui n’en regorge pas, avec plutôt un air de déjà-vu, même si l’action et notamment les combats, voire les massacres, rythment de fort belle manière ce troisième tome. Il faut le rappeler, ce dernier ne s’inscrit pas comme véritable suite des deux précédents, car trop éloigné dans le temps les uns des autres, ils ne se rattachent que par le danger secret qui menace Rome à travers les époques et les événements.

Laurent Moënard, Facio, Damir Zitko / Soleil

Forcément, l’ambiance graphique respecte à la lettre le climat de violence et de trahison de ces années avant J.C., où les personnages ont des visages assez tranchés, où les exécutions laissent place à des banquets. Un soupçon d’érotisme, pas mal de campagnes, beaucoup de légionnaires, le péplum place toujours ses pions habituels sur l’échiquier des pages de ce Troisième Fils. Il ne lui manque qu’un petit quelque chose d’original, sur la ligne de son scénario, pour accrocher davantage l’œil, pour happer totalement le lecteur, qui sait qu’il n’a qu’un tome pour un raccourci de l’histoire.

Laurent Moënard, Facio, Damir Zitko / Soleil

En donnant la parole et vie à Pompée et Sylla, mais aussi Marius et une clique de sectaires, Le Troisième Fils de Rome reste dans la lignée de ses précédents, costaud et cloaque sur les bords, mais une solide réécriture de l’histoire.