Notre avis : Eric Boisset, nous offre un nouvel opus de son œuvre littéraire pour la jeunesse. Apres sa trilogie Arkandias, adaptée en 2014 pour le cinéma, il projette à nouveau son héros dans le monde de l’invisible, « la doublure du monde ».
Timothée n’est pas un garçon comme les autres. Il aime passionnément le skate - jusque-là tout est normal - la lecture, mais aussi l’alimentation macrobiotique et l’ésotérisme… Véritable extra-terrestre parmi ses semblables, il est pourtant l’ami de son contraire, Badis, dont tout le sépare si ce n’est une amitié indéfectible. Lorsque Timothée découvre le Traité des 7 lotus chez Monsieur Balsamo, son libraire préféré, il plonge dans cet ouvrage mystérieux qui, grâce à des postures de yoga, permet de disposer de pouvoirs particulièrement attrayants, mais dangereux pour qui ne maîtrise pas leur réversibilité.
Dans un style débonnaire et un rien cynique, l’auteur nous fait partager la quête du jeune garçon devenu simple esprit et de sa kyrielle d’amis improbables. Et que fait-on lorsque l’on est un fantôme de 14 ans ? De ses postures yogi totalement invraisemblables à ses percées intrusives dans l’intimité de sa famille, ses amis, c’est en Paramahansa Jojoba, l’improbable gourou et auteur du Traité, qu’il trouvera sa première aide. Ce grand maître des temps anciens, particulièrement décalé dans notre monde contemporain, a été choisi pour guider notre héros, mais semble beaucoup plus maladroit que lui.
Et qu’aurait fait Timothée sans Badis ? L’ami de toujours, le chef du clan des Loups Boiteux dans le jeu vidéo Njörd Wars, le fanatique des sodas hyper glucidés, totalement hermétique à toute littérature, mais qui s’avère être un médium de haut vol et surtout le véritable héros de cette histoire ! Sont présents dans cet ouvrage, tous les ingrédients de la recette d’une histoire de supers héros adolescents, maladroits mais prêts à tout, dans un monde ou les adultes sont évanescents, voire inconscients.
Ce roman ouvre les portes d’un mysticisme certes superficiel, mais il se lit surtout comme une ode à l’amitié et si morale il doit y avoir, n’y voyez que l’inconscience d’une trop grande quête de savoir chez un esprit curieux et en devenir.