Le 29 mars 2021


- Scénariste : Matz>
- Dessinateur : Attila Futaki
- Genre : Policier
- Editeur : Grand Angle
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 31 mars 2021
Nombre de places : 10 lecteurs / Date limite d’inscription : 27 mars / Date limite de publication des avis : 8 mai 2021
Matz a écrit un scénario où plane un air étrange de conspiration. Le protagoniste Zoli va se retrouver impliqué dans une histoire qui le dépasse, mais ce mystérieux tatoueur n’est pas non plus dépourvu de ressources. Cette BD est dessinée et mise en couleur par Futaki dans un style sombre.
Résumé : Le Tatoueur nous plonge dans la vie de Zoli, tatoueur hongrois. Il travaille à Paris dans la plus grande discrétion. Il fuit quelqu’un, ou quelque chose, qui l’empêche de retourner dans sa ville natale, Budapest. En attendant des jours meilleurs, il se dissimule aux yeux du monde et ne rencontre que ses clients. Tout cela pourrait continuer ainsi mais Zoli va croiser Lazlo, un curieux chauffeur de taxi...
Une ambiance particulière se pose dès les premières pages. Comme dans tout bon film noir, c’est une voix off qui ouvre le bal au cœur de la nuit. Celle de Zoli. Ce mystérieux Tatoueur, digne héros malgré lui, va mettre le pied dans une sale histoire. Enfin, plutôt, une sale histoire va lui mettre le pied dessus. Cette rencontre étrange avec Lazlo, un chauffeur de taxi d’origine hongroise lui aussi, va se révéler pleine de surprises. Et nous ne dévoilerons rien, car dès la première discussion entre les deux hommes, quelque chose d’intrigant se dégage.
Matz, Futaki / Grand Angle
Et cette ambiance plane tout au long de la BD. On ne saisit pas toutes les clés, Matz y veille, car les parts de mystères qui flottent autour de Zoli, de Lazlo, des clients du tatoueur contribuent à cette atmosphère sombre.
On ne sait pas où va le récit. Zoli n’est pas le héros tout-puissant et on réalise assez vite qu’il pourrait bien mourir avant la dernière page. Ce qui accroît la tension et notre attention. Cette BD se finit d’une manière inattendue. Beaucoup de choses ne sont pas résolues et pourtant, cela ne nous choque pas. Nous prenons la fin, avec toujours ces ombres cachées, comme faisant partie du style voulu par l’auteur.
Ce one shot touche autant par les aspects cachés de sa trame narrative que par les noirs du dessin.
Matz, Futaki / Grand Angle
Futaki dessine avec sobriété ce scénario rempli de nombreuses zones d’ombres. La plupart des événements se déroule la nuit. La tenue noire de Zoli lui permet de se fondre dans les rues. Le style épuré, jouant sur les contrastes et les clair-obscurs, offrent une palette sombre de bleu nuit, de gris où certaines couleurs, comme le rouge, ressortent avec force.
Les grandes cases laissent l’espace aux décors et renforcent l’ambiance lourde du récit dont nous n’avons ni les tenants ni les aboutissants ou alors, juste la partie émergée pour nous garder captifs de l’intrigue.
Ce dessin souple, ces couleurs sobres, cette narration épurée, contribuent à faire de cette BD une curieuse réussite.
Le Tatoueur est une surprise forte agréable. une BD qui peut désarçonner, mais on se plaît vite à pénétrer ces mystères de Paris en compagnie de Zoli, le tatoueur nocturne.
48 pages – 14,50 €