Le sixième sens - la critique de la série et le test DVD

Le sixième sens constitue une série originale qui joue totalement la carte du paranormal. Avec sa sortie en DVD, voilà une excellente occasion de se (re)plonger dans un univers où l’étrange se glisse dans le quotidien le plus banal.

L’argument  : Le Dr. Michael Rhodes, enseignant dans un collège, mène en parallèle une carrière de parapsychologue grâce à ses capacités extrasensorielles. Accompagné de sa jeune assistante, Nancy Murphy, il consacre son temps libre à la résolution d’énigmes mêlant le crime au paranormal.


Notre avis : Le sixième sens (The sixth sense de son titre original) est une série créée par Anthony Lawrence, diffusée sur ABC aux États-Unis en 1972. A l’époque, elle a eu du mal à trouver son public et a dû s’arrêter au bout de deux saisons, en dépit d’histoires originales et d’un générique lors de la deuxième saison qui avait de quoi faire peur le spectateur.
En France, Le sixième sens est apparu en 1974 dans le cadre de l’émission La une à vous. Mais seulement 6 épisodes ont été doublés et diffusés (2 de la première saison et 4 de la seconde).
Quarante ans plus tard, l’éditeur Elephant films sort en DVD l’intégrale du Sixième sens, avec les deux saisons, soit un total de 25 épisodes. C’est donc l’occasion pour les dvdvores de visionner en exclusivité une série atypique qui joue sur ce fameux sixième sens.
Docteur Michael Rhodes expert en recherches sur les phénomènes psychiques et la perception extrasensorielle. C’est ainsi que débute chacun des épisodes de la première saison du Sixième sens. Sur une durée métronomique de 49 minutes, on suit lors de chacun des épisodes du Sixième sens, Michael Rhodes, un blondinet aux yeux bleus (l’excellent Gary Collins), spécialiste en PES (perception extra-sensorielle), qui vient à l’aide de gens sur le qui-vive, victimes de phénomènes inexpliqués.

Cette série fantastique a l’avantage de proposer des épisodes indépendants les uns des autres. Ce qui permet de la suivre sans avoir besoin de se rappeler des épisodes précédents. Et surtout, cela donne l’occasion de regarder des histoires assez différentes les unes des autres.
Car loin de s’enfermer dans un scénario archétypal, Le sixième sens dispose au contraire de scenarii très hétérogènes. Le point commun de ces histoires réside dans les flashs et visions de tous les personnages qui se mélangent immanquablement au présent. Comme le déclare Michael Rhodes dans l’épisode 7, “l’univers extrasensoriel est comme un miroir déformant”.
Les scénaristes et les téléastes profitent de ces thématiques autour de la parapsychologie (télépathie, clairvoyance) pour emmener le téléspectateur vers des contrées inconnues. Il est d’ailleurs notable que les épisodes les plus marquants sont sans conteste ceux où le scénario se révèle complexe et où le fantastique apparaît dans le quotidien le plus banal.
Sans être exhaustif, on peut citer l’épisode 3 de la première saison où un collectif dispose d’un pouvoir télépathique pour tuer des gens à distance. L’épisode suivant est lui aussi remarquable avec une mort étrange ayant lieu dans un manoir. L’ambiance gothique apporte un vrai plus à cette histoire.
Dans la seconde saison, l’épisode 7 retient l’attention avec une femme malade, victime d’une sombre machination. Les docteurs ne peuvent rien pour la sauver et c’est donc le docteur Rhodes qui vient à son secours. En somme, le parapsychique aide la science. Dans un style beaucoup plus fantastique, l’épisode 9 de cette seconde saison met en scène une mère voyant le fantôme de sa fille. Toute la panoplie du fantastique est mise en avant, pour proposer une histoire tout à la fois tendue et prenante.

Car Le sixième sens joue principalement sur une ambiance particulière. Il ne faut pas chercher ici de l’action ou du gore. Et encore moins de l’humour (quoique la fin de certains épisodes n’en est pas dénuée). Cette série, assez subtile, ne fait absolument pas dans le spectaculaire. Ce qui n’empêche pas d’avoir des images tout à fait marquantes, Toutes proportions gardées, on peut dire que Michael Rhodes est une sorte de "Colombo médium". Notre professeur spécialisé en perception extra-sensorielle use de ses capacités à deviner les choses, en touchant des objets, des gens, pour résoudre ses enquêtes.
Si la plupart des aventures de Michael Rhodes méritent amplement le détour, certains épisodes sont moins inintéressants que d’autres. En cause un scénario parfois un peu trop évident, où l’on devine rapidement l’issue. Ou de temps en temps une histoire qui tourne un peu en rond. Cela étant, aucun des épisodes n’est ennuyeux à regarder.
Dans l’ensemble, Le sixième sens est une série tout à fait recommandable qui n’a malheureusement pas réussi à trouver son public à l’époque. Pourtant, quelques cinéastes de talent ont réalisé certains épisodes. On pense ainsi à Richard Donner (La malédiction, Superman) qui a signé l’excellent épisode 4, dont le côté gothique est remarquable. John Badham (La fièvre du samedi soir, C’est ma vie après tout, Wargames) a quant à lui mis en scène deux épisodes de la série, notamment l’épisode 3 qui est sans conteste l’un des tous meilleurs, que n’aurait pas renié un David Cronenberg.
Cette série est aussi l’occasion de voir défiler plusieurs stars du petit et du grand écran. Le docteur Rhodes, alias Gary Collins (toujours très charismatique dans la série), croise ainsi la belle Stefanie Powers, bien connue par la suite pour son rôle dans la série Pour l’amour du risque, qui intervient à deux reprises. Ont également participé à la série Lee Majors (L’homme qui valait trois milliards, L’homme qui tombe à pic), Tom Bosley alias Howard Cunningham (Happy days), William Shatner (Star Trek) ou encore Joan Crawford.
Le sixième sens peut par ailleurs être vu comme un précurseur pour des séries tels que X-files ou Supernatural.
Les raisons ne manquent donc pas de découvrir une série méconnue qui mérite pourtant de sortir de l’ombre, et que l’on a (enfin) l’occasion de découvrir en version intégrale.

Un DVD qui permet de découvrir une série méconnue dans des conditions tout à fait convenables.

Les bonus :

En bonus, on retrouve le premier épisode de la série Le projet Eden et des bandes annonces de diverses séries disponibles chez l’éditeur Elephant films. En somme, rien en rapport avec la série. Mais on a l’intégralité de celle-ci, ce qui n’est déjà pas si mal.

L’image :

Image au format 4/3 1.33, ce qui constitue le format d’origine. Il subsiste des imperfections avec notamment un grain plus ou moins important dans certaines séquences sombres. Cela étant, de manière générale, l’image est satisfaisante.

Le son :

Le son ne dispose que d’un dolby digital stéréo 2.0. Toutefois il est de très bonne qualité et est bien réparti au niveau de la spatialisation. Le son ne souffre d’aucun défaut particulier : il n’est étouffé à aucun moment et bénéficie d’une relative prestance. Du bon travail.