Le 15 mai 2017
Honnête film de chevalerie, Le serment du chevalier noir se regarde avec les yeux d’un enfant d’autrefois, ému par la bravoure et les beaux sentiments.
- Réalisateur : Tay Garnett
- Acteurs : Patricia Medina, Peter Cushing, Alan Ladd
- Genre : Aventures
- Nationalité : Américain, Britannique
- Editeur vidéo : Sidonis Calysta
- Durée : 1h22mn
- Titre original : The Black Knight
- Date de sortie : 1er juillet 1955
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– Sortie DVD : le 25 mai 2017
Résumé : Alors que les maudits hommes du félon Palamides ont incendié le château du Comte Yeonil, tué la comtesse et enlevé sa fille, le jeune armurier John qui en est amoureux, part à la cour du Roi Arthur, bien décider à devenir Chevalier afin de délivrer sa belle en tuant le traître...
Notre avis : Mis à part La malle de Singapour et surtout Le facteur sonne toujours deux fois, on connaît assez mal la carrière de Tay Garnett, qui n’a d’ailleurs pas très bonne réputation. Ce Serment du chevalier noir, disons-le, ne figure pas parmi les chefs-d’œuvre ignorés ; même s’il emprunte beaucoup à d’autres films de chevalerie, voire au-delà (il y a même une réminiscence discrète de Shakespeare avec le noble qui a perdu la raison, roi Lear au petit pied), il souffre de la comparaison avec les classiques du genre.
Le premier point faible, mais il est majeur dans la circonstance, c’est la distribution : Patricia Medina n’a rien de la somptueuse dame inaccessible ; néanmoins c’est surtout avec Alan Ladd qu’on souffre : empâté, inexpressif, il semble assister au tournage sans en être concerné. Quant à ses combats virevoltants, on comprend pourquoi il s’abrite derrière un casque. C’est triste, sans aucun doute, mais sa prestation handicape le film. Pour ne rien arranger, le scénario, s’il n’est en rien déshonorant, accumule les facilités et ne présente ni originalité ni aspérités. On est dans un temps d’avant : avant les héros tourmentés, avant les ambiguïtés, avant les twists. Bref, on a l’impression d’assister à un spectacle coloré, naïf, dont le bon déroulement ne déroge à aucune règle.
De manière très classique, le héros est humilié, subit une initiation, puis se venge graduellement et obtient récompense symbolique en même temps que la main de sa dame ; on reconnaît un schéma archi-rebattu, qui demande pour sortir du lot courant une patte, une vigueur, un sens du rythme. Là encore, Garnett, avec son métier, n’échoue pas en totalité : il sait utiliser les décors à sa disposition, mener une attaque ou un duel ; la fin est alerte, les chevauchées soignées et, de temps en temps, une image attire l’œil, comme le château en flammes perdu dans la fumée.
Mais au fond c’est par un effet de nostalgie qu’on goûte Le serment du chevalier noir : le Sarrasin y est fourbe, les nobles sont nobles et tout s’arrange à la fin. Le forgeron peut par sa bravoure devenir chevalier, les couleurs sont pimpantes, et on ne s’ennuie jamais sur ce chemin balisé. D’autant que le studio avait encore des techniciens rompus à tous les défis, qui font de ce film de série un produit honnête et sobre.
Le DVD
Les suppléments :
Les bandes-annonces de la collection et la galerie photos sont de tradition. Comme l’entretien avec Patrick Brion (9mn) qui défend mollement le film, arguant du plaisir du cinéma d’aventures et de trois curiosités. À quoi s’ajoute un documentaire sur Alan Ladd (57mn), très informé, qui multiplie les interventions et les extraits ; mais il faut passer sur l’habituelle et lassante hagiographie, comme sur l’importance accordée à la vie privée.
L’image :
Bien sûr, la définition n’est pas optimale ; bien sûr, de ci de là, des points blancs entachent l’image ; bien sûr, dans les extérieurs, on n’échappe pas à un fourmillement très visible. Mais la copie a été nettoyée autant que faire se peut et, dans ce livre coloré, les teintes sont rutilantes.
Le son :
Les deux pistes mono ont retrouvé leur éclat, même si dialogues et bruitages s’en sortent mieux que la musique orchestrale. La VF d’époque est à éviter.
Galerie Photos
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