Le 27 avril 2017
Ce film égyptien est une célébration de la vie, dans ses moments joyeux comme dans ses tristesses, dans une explosion de couleurs et de sensualité.


- Réalisateur : Yousry Nasrallah
- Acteurs : Mena Shalaby, Laila Eloui
- Genre : Comédie, Drame
- Nationalité : Égyptien
- Editeur vidéo : Pyramide Vidéo
- Durée : 1h55mn
- Box-office : 27.365 entrées France
- Titre original : Brooks, Meadows and Lovely Faces
- Date de sortie : 21 décembre 2016

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– Sortie DVD : le 2 mai 2017
Résumé : Yehia est chef cuisinier. Avec son fils Refaat, passionné de recettes et de saveurs, et son cadet Galal, coureur de jupons, ils préparent des banquets pour des cérémonies de fête. Lors d’un mariage paysan orchestré par Yehia et ses fils, au cours duquel se dévoileront des amours secrètes, un homme d’affaires de la région et sa riche épouse proposent de racheter leur commerce. Devant le refus de Yehia, la proposition tourne à la menace...
Notre avis : Il y a bien une intrigue dans Le ruisseau, le pré vert et le doux visage, mais elle passe au second plan, dévorée par un sentiment de perpétuelle célébration. On pense de temps en temps à un film d’Altman, avec ces nombreux personnages que l’on suit, retrouve et perd au gré d’une caméra d’une grande fluidité, en travelling permanent. Mais hormis une pisse-vinaigre, ces personnages sont surtout mus par la sensualité, qu’elle s’exprime par le chant, la nourriture ou la danse. La cuisine s’y fait offrande, le chant très sexué est un appel à l’amour, quant à la danse, elle est pure jouissance de l’instant, dépense gratuite des corps. En ce sens, le film tout entier se transforme en manifeste épicurien, et, pour nous occidentaux, en curiosité qu’un œil quasi-ethnologique suit avec gourmandise.
- Copyright Pyramide Distribution
La principale réussite de ce métrage est de faire sentir un érotisme diffus, qui contamine les corps lors de cérémonies infiniment colorées (ah ! Ces bleus, ces rouges, cet ocre de la terre !). Bien sûr, et c’est peut-être son point faible, le scénario greffe à cette forme expansive des histoires (vol, menaces, mariage forcé), mais la tension se disperse, faute sans doute d’enjeux réels. En revanche,
Yousry Nasrallah excelle dans les détails, les gestes précis, le jeu des regards : qu’il s’agisse de préparer de la viande ou de signifier son désir, il sait capter l’image signifiante, le plan suffisant. Mais, dans cette générosité des sens, çà et là, affleure une tristesse ou une fêlure (l’enfant handicapé, rappelé durement dans le dialogue) ; si la mort, la volonté de partir, s’expriment aussi avec pudeur dans des moments sombres à tous les sens du terme, même un testament peut signifier le partage et l’optimisme et ce qu’on retiendra de ce petit film hédoniste, c’est la célébration de la vie, la puissance du désir et le bonheur d’être ensemble. Ce qui, on en conviendra, n’est pas si fréquent dans le cinéma.
- Copyright Pyramide Distribution
Les suppléments :
Quatre bandes-annonces de films Pyramide. C’est très peu ...
L’image :
Rien de spectaculaire du point de vue de la définition, mais dans ce film porté par les couleurs, il était important qu’elles fussent vives, et elles le sont.
Le son :
Pas de VF, mais deux VO disponibles (2.0 et 5.1). On appréciera les musiques enjouées, les dialogues limpides et la restitution d’une atmosphère de fête.