Mother India
Le 10 janvier 2007
Un joli film qui révèle l’âme ancestrale de l’Inde.


- Réalisateur : Rajkumar Bhan
- Acteurs : Sulabha Deshpande, Omkar Lele, Nandu Madhav
- Genre : Drame
- Nationalité : Indien, Français
- Date de sortie : 10 janvier 2007

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– Durée : 1h28mn
– Titre original : Darpan ke peechhe
Un joli film qui révèle l’âme ancestrale de l’Inde.
L’argument : Dans une Inde sous tension communautaire, Aniket et sa petite famille trouvent refuge à Shekhawati, une ville du Rajasthan où réside sa mère. Bientôt, Anirudh, le fils, s’intéresse aux traditions artistiques de la région, ce qui n’est pas du goût de tout le monde...
Notre avis : L’endroit ne paie pas de mine : une cour chauffée par un soleil de plomb et bordée d’arcades décrépies. C’est pourtant là, dans ce décor de rien du tout, que Le petit peintre du Rajasthan trouve son point d’équilibre, mariant le conte initiatique et le film à thèse. Comme Bamako et Daratt, saison sèche, Le petit peintre du Rajasthan est un faux huis clos. L’histoire de l’Inde déborde l’enceinte du logis où Anirudh et sa famille sont venus se réfugier. A Poona, une ville satellisée de Bombay, les affrontements entre communautés reprennent de plus belle. Pour ne plus être inquiétés, Aniket, le père, Malati, la mère et leur fils Anirudh quittent la région pour Fatehpur Shekhawati, une ville musée du Rajastahn, perdue dans le désert du Thar.
C’est l’occasion pour le réalisateur Rajkumar Bhan d’opposer une Inde à une autre, de frotter sa modernité à son âme ancestrale. Le film balance d’ailleurs entre ces deux pôles, un rien guindé dans sa description de l’Inde capitaliste mais plus à l’aise pour saisir la poésie d’un lieu où les ravages du temps n’ont pas eu de prise. La caméra s’attarde sur les fresques des havelis, ces palais construits à la fin du XVIIe siècle, la période faste du Rajasthan. Les pérégrinations d’Anirudh, ses jeux avec sa grand-mère sont autant de prétextes à des plans architecturaux sur la ville. Les peintures, les arabesques de pierre composent un nouveau paysage qui donne un certain éclat au Petit peintre....
Le film est ainsi une ode à l’Inde immémoriale dont les traditions artistiques s’étiolent dans un Rajastahn vidé de sa population. Tout semble exsangue dans cette région de dunes sablonneuses. L’initiation d’Anirud à la peinture pourrait sonner l’hallali d’une identité folklorisée par Bollywood. Mais ce Petit peintre... sans prétention cisèle suffisamment son propos pour qu’on lui donne raison.