Le 18 juin 2020
Le dernier film de Bourvil en tant que comédien principal. Lorgnant sur La Grande vadrouille, cette comédie datée ne vaut que pour l’acteur, alors très malade, dont on regarde les dernières scènes avec émotion.


- Réalisateur : Marcel Camus
- Acteurs : Jean Poiret, Bourvil, Jean-Pierre Zola, Roland Lesaffre, Jacques Balutin, Billy Kearns, Jackie Sardou, Reinhard Kolldehoff, Guy Delorme, Terry-Thomas, Peter McEnery, Sophie Desmarets
- Genre : Comédie, Film de guerre
- Nationalité : Français
- Distributeur : Les Films Imperia
- Durée : 1h40mn
- Date télé : 5 juin 2023 21:11
- Chaîne : France 3
- Date de sortie : 14 octobre 1970

L'a vu
Veut le voir
Résumé : 1944. Léon Duchemin tient un restaurant avec sa soeur. Ses clients sont allemands, résistants et trafiquants. Le pauvre devient malgré lui résistant quand un pilote de la R.A.F. abattu trouve refuge chez lui et quand il dérobe aux services d’Hitler les plans de ses missiles V1.
Critique : Le Mur de l’Atlantique est le dernier vrai long métrage de Bourvil - on laisse de côté son apparition dans Clodo, sous la forme d’un portrait animé. Tourné juste après son rôle dramatique dans Le Cercle rouge, le film de Jean-Pierre Melville, cette comédie de Marcel Camus marche sur les traces de La Grande vadrouille : un Français moyen, Léon Duchemin se retrouve, comme Augustin Bouvet, impliqué dans la grande Histoire, alors qu’il n’aspirait qu’à vivre le quotidien de son restaurant. La présence de Terry-Thomas, le mémorable "Big Moustache" du film d’Oury, contribue à renforcer la similarité. Le protagoniste, stéréotype du Gaulois à béret, est à nouveau l’occasion pour Bourvil d’endosser le rôle d’un personnage naïf, parfois bagarreur (en prison, dans son propre restaurant), embarqué dans des péripéties dont on se lasse rapidement.
Tiré d’un fait réel (la capture par le résistant René Duchez des plans du mur de l’Atlantique à la Gestapo), cette comédie bien vieillotte, sans rythme soutenu, est l’occasion de quelques pitreries de l’acteur profondément marqué par la maladie : on sourit tristement lorsque Duchemin se plaint des séances d’entraînement imposées par l’armée britannique, l’état physique de Bourvil réduisant considérablement l’énergie comique de son jeu. De plus, la réalisation paresseuse de Camus, qui n’hésite pas à piocher dans des stock-shots pour les scènes de guerre, ne parvient pas à hisser cette création au-delà du divertissement daté, dont les gags ne volent pas bien haut. Les autres personnages n’ont aucune densité pour qu’on s’y attache : on pense en particulier à l’inconsistant couple formé par Jeff, l’officier britannique parachuté (comme dans le film d’Oury) et Juliette (la fille du restaurateur). On regarde ce tout petit film pour l’émotion que procurent les ultimes scènes de Bourvil sur grand écran.