Le 21 août 2020
Dans une langue simple qui va à l’essentiel, Florent Marchet dépeint le quotidien d’un agriculteur aux convictions fortes, et celui de sa famille. Engagé, ce roman a d’autant plus de profondeur qu’il alterne le point de vue de la fille adolescente et celui du père, dépassé.
- Collection : La Bleue
- Editeur : Stock
- Genre : Roman & fiction, Roman
- Nationalité : Française
- Date de sortie : 26 août 2020
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Résumé : Jérôme et sa famille ont quitté Orléans sous son impulsion. Il réalise ainsi son rêve : celui de devenir agriculteur biologique. Si sa femme l’épaule et semble fière de mener à bien ce projet à ses côtés, ce n’est pas le cas de Solène, treize ans. En troisième, l’adolescente aspire à s’amuser, paresser, découvrir le corps de son amoureux, pas à faire du fromage, nettoyer l’étable, traire les vaches et supporter son père devenu irascible et ses diatribes engagées. L’équilibre de la famille pourrait bien basculer lorsque Théo, wwoofeur, arrive pour aider...
Critique : Florent Marchet, originaire du Berry, rend hommage à sa région natale et aux champs qui y colorent la terre. Ses héros sont quatre – ou plutôt cinq. Jérôme et Marion et leurs deux enfants, Solène, treize ans, et Gabin, huit ans. Et puis Théo. Ce dernier arrive comme un sauveur, woofeur venu épauler Jérôme alors que sa femme s’est blessée et ne peut plus l’assister comme elle l’aimerait en pleine saison des moissons. Jérôme est éleveur : il a tout quitté depuis peu, abandonné Orléans et le train de vie bourgeois qu’il y menait avec sa famille, pour se lancer dans l’agriculture biologique, au grand dam de sa fille. Solène finit ses années collège, elle pense amour et mode, avenir urbain. Elle exècre la ferme, la décoration rustique, l’odeur des vaches, les corvées qui pèsent sur son dos, alors qu’elle aimerait s’amuser avec ses copains et rester sur l’herbe à embrasser son petit ami. L’engagement de son père la dépasse, elle n’écoute plus ses diatribes en faveur d’un monde plus juste, qui respecterait davantage la Terre et ses habitants. Tout ce qu’elle voit, c’est un homme qui devient paysan, qui ne prend plus la peine de se changer pour venir la chercher après les cours, qui s’agace facilement, la gronde, ne tolère plus rien. Entre eux deux, le dialogue devient bientôt impossible. Tout est prétexte à dispute, malgré les interventions lasses de Marion qui joue l’arbitre. Jérôme a besoin d’aide et vite, Solène rechigne, rêve du soleil et des fêtes, des cigarettes et des bras de son amoureux. L’arrivée de Théo fait basculer un équilibre déjà instable, bouleverse le quotidien de la maisonnée. Ses idées très arrêtées et ses convictions plus extrêmes que celles de Jérôme menacent de mettre le feu aux poudres…
Les focalisations alternent : d’un côté, la fille fatiguée de devoir assumer le rôle de commis agricole et ne supportant plus son papa, de l’autre, le père dépassé par ses heures de labeur, par ses investissements qui peinent à devenir rentables. Ce premier roman se distingue du film Au nom de la terre surtout grâce à cette dimension écologique, engagée. Porteur d’un message fort, Le monde du vivant dénonce les dérives du capitalisme, d’un monde libéral à l’excès qui prône la consommation comme valeur suprême. En adoptant deux points de vue, l’auteur, également compositeur et créateur de lectures musicales, signe un libre abouti et profond. Mené au présent, ce dernier entraîne le lecteur au plus près de la routine de Jérôme et de sa famille. Le style, très simple, est en adéquation avec l’histoire que Florent Marchet raconte. Pas besoin d’en faire trop, il suffit de trouver les bons mots.
NB : le woofeur est un volontaire qui, en échange du gîte et du couvert, travaille bénévolement dans une ferme biologique
Florent Marchet - Le monde du vivant
Stock
135 x 215 mm
288 pages - 19,50 €
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