La fille du Temple aux Chats . Vol.3 - La chronique BD

Toujours touchant, toujours délicat, cette mini saga faite d’amitié et de timidité est avant tout un hymne à la vie simple et aux petits bonheurs du quotidien. Le caractère solaire et candide de Chion dévie systématiquement les pensées plus hormonales de Gen, et c’est donc dans un cadre toujours bucolique et platonique que les scénettes se jouent. Dans ce troisième volume, l’énervante camarade de classe et le gentil professeur se creusent une place toujours plus évidente, mais à chaque fois ils sont évincés de la moiteur de la nuit et de la douceur de la pluie. Difficile de parler de romantisme pour caractériser l’ambiance, ou plutôt dans une approche romantique du XIXème siècle, avec le paysage état d’âme qui retranscrirait l’apaisement d’un jeune lycéen, l’épanchement des sentiments doux, entre joie et tristesse pelotonnées l’une dans l’autre sans faire de vagues...

© Makoto Ojiro / SHOGAKUKAN

Pour revenir brièvement sur le dessin, il faut souligner le travail de fond mené par Makoto Ojiro, qui accorde de l’attention à chaque tuile du temple, à chaque chat, à chaque pantalon avec la même constance, bâtissant un cadre rural réaliste, non sans lui enlever une certaine poésie. Les visages heureux des protagonistes et les mines paresseuses des félins ajoutent à cette ambiance moelleuse, comme si les pages étaient un cocon que l’on a hâte de retrouver.

Série inspirant le calme et l’indolence, ne faisant qu’effleurer l’érotisme et l’amour sans jamais l’expliciter, La fille du temple aux chats se révèle d’une beauté timide et engageante, à l’image de celle décrite dans son titre.